Walsh Maria Elena, Facio Sara, Fotografia Argentina : 1960-1985, Buenos Aires, La Azotea / La Editorial Fotográficá, 1985
→Agosin Marjorie, Sanguinetti Alician et al., Circles of Madness: Mothers of the Plaza de Mayo, Fredonia, White Pine Press, 1992
Photographe argentine.
Après des études à l’Escuela nacional de bellas artes de Buenos Aires, puis à Paris, Alicia d’Amico revient en Argentine et travaille auprès de son père, propriétaire d’un studio de photographie, puis devient l’assistante de la photographe Annemarie Heinrich. En 1960, elle s’associe avec Sara Facio pour ouvrir un studio. Leur premier livre, Buenos Aires (1968), enrichi par les textes de Julio Cortázar, illustre l’effervescence politique et culturelle de la capitale argentine durant ces années. En 1973 paraissent Geografia de Pablo Neruda, accompagné de textes du poète, et Retratos y Autorretratos (« Portraits et autoportraits »), composé de textes autobiographiques d’écrivains latino-américains et de leurs portraits réalisés par les deux artistes et qui seront exposés vingt ans plus tard au Centre Pompidou à Paris. Entre 1966 et 1974, la photographe est responsable de la section « Tiempo de fotografía » dans le journal La Nación. En 1976 paraît Humanario, un autre travail avec Julio Cortázar, suivi par le guide Cómo tomar fotografías (« Comment prendre des photos »).
En 1985, la Azotea editorial fotográfica, première maison d’édition latino-américaine de livres de photographies, dont elle a été cofondatrice, publie Sara Facio, Alicia D’Amico 1960-1985. Cette rétrospective marque la fin de leurs travaux communs : au début des années 1980, A. d’Amico s’oriente en effet vers des voies plus personnelles et militantes. En 1983, elle cofonde Lugar de mujer (« La place de la femme »), première maison d’édition argentine féministe, et elle participe à la IIe Rencontre féministe latino-américaine et des Caraïbes, à Lima (Pérou). En 1987, Podría ser yo, los sectores populares urbanos en imagen y palabra (« Elle pourrait être moi, les zones populaires urbaines en images et en mots ») renforce l’aspect social de son travail en se focalisant sur les quartiers populaires des cités argentines. Cet esprit engagé se retrouve dans un autre ouvrage, publié en anglais à New York en 1992, en collaboration avec d’autres artistes femmes : Circles of Madness : Mothers of the Plaza de Mayo (« Les cercles de folie : les Mères de la place de Mai »), illustrant la marche incessante et désespérée des mères qui ont perdu leur enfant durant la dictature militaire argentine et qui en appellent ainsi, pacifiquement, à l’attention du monde.