Tsuboi Asuka: Waga kokoro no kiseki [Asuka Tsuboi : Trajectoire de mon cœur], cat. exp., musée Paramita, Mie (3 novembre – 26 décembre 2010), Mie, Paramita Museum, 2010
→Sugiura, Sumiko, Tsuboi, Asuka, Tsuji, Kyō, « Josei tōgeika no arikata [The state of women potters] », in Gendai no tōgei 14 [Contemporary ceramics, vol. XIV], Tokyo, Kōdansha, 1977
→Tsuboi Asuka, Monde de céramique, cat. exp., Ginza Wako, Tokyo (21-29 septembre 1982), Tokyo, Ginza Wako, 1982
Asuka Tsuboi : Trajectoire de mon cœur, musée Paramita, Mie, 3 novembre – 26 décembre 2010
→Toji : avant-garde et tradition de la céramique japonaise, musée national de Céramique, Sèvres, 17 novembre 2006 – 26 février 2007
→Tsuboi Asuka, monde de céramique, Ginza Wako, Tokyo, 21-29 septembre 1982
Artiste céramiste japonaise.
Asuka Tsuboi passe sa jeunesse à Tokyo, où elle étudie à la Jiyu Gakuen – une école valorisant l’enseignement des arts –, notamment auprès du sculpteur Takashi Shimizu (1897-1981). En 1953, elle se rend à Kyoto avec l’espoir de devenir potière et commence l’apprentissage de la glaçure au sein de l’atelier Yūsai Kōgei à Sennyūji. À partir de 1954, disciple de Kenkichi Tomimoto (1886-1963), elle expose à la Shinshō-kai [Exposition des nouveaux artisanats] – aujourd’hui Shinshō Kōgei-kai [Exposition des savoir-faire des nouveaux artisanats] –, supervisée par ce dernier. Elle en quitte l’organisation en 1976. À une époque où les femmes potières sont rares, K. Tomimoto lui suggère d’abord de produire de petites pièces telles que des accessoires ; puis, sa pensée évoluant, il lui conseille d’apprendre l’ensemble des techniques de base de la poterie, du pétrissage de l’argile au tour de potier, de la cuisson à la peinture sur céramique.
La céramique en tant qu’art traditionnel japonais est d’abord liée à des coutumes conservatrices. Dans les années 1950, considérées comme impures, les femmes ne sont pas autorisées à s’approcher des fours communs à escalier (nobori kama) lorsqu’ils sont allumés. C’est dans ces circonstances, en quête d’un lien avec des potières qui se trouvent rares, que A. Tsuboi fonde en 1957 l’association Joryū Tōgei [Céramique féminine], qui compte sept membres à sa création. Le groupe organise sa première exposition en 1959 et se développe amplement dès 1967, présentant au public des contributions de potières de tout le Japon. A. Tsuboi œuvre pour le développement de cette association jusqu’à la fin de sa vie.
En 1966, elle séjourne cinquante jours en Chine, alors à l’apogée de la Révolution culturelle, en qualité de membre de la délégation des artisans et artisanes d’art de Kyoto. Ayant l’occasion de voir la diversité des poteries chinoises, A. Tsuboi entreprend d’explorer une expression puisant dans sa propre époque et son propre territoire. Alors qu’elle avait jusqu’alors réalisé essentiellement des objets de la vie quotidienne tels que des plats et des bols à thé, elle développe un intérêt pour la céramique d’avant-garde et commence à créer des pièces dans lesquelles abonde une sensualité, implicite ou explicite. En 1970, elle présente Furoshiki [Tissu d’emballage] dans l’exposition La Céramique contemporaine : l’Europe et le Japon, qui se tient au musée d’Art moderne de Tokyo puis à Kyoto. Le rendu par la poterie d’un tissu léger et souple semblant mouler un corps de femme est alors considéré comme érotique. L’année suivante, Fueshi no tawamure [Le Jeu du flûtiste], présenté lors de l’exposition La Céramique contemporaine : les États-Unis, le Canada, le Mexique et le Japon, à nouveau au musée d’Art moderne de Tokyo puis à Kyoto, combine des éléments contradictoires, à la fois stricts, tels que des cubes et des cylindres, mais aussi organiques, avec des formes de plantes et d’organes génitaux féminins, produisant ainsi une tension sensuelle. En 1973, A. Tsuboi expose Nugeta Kappu [Verre déshabillé], Kanraku no kinomi [Fruits de plaisir] et Kindan no kinomi [Fruit interdit] à l’exposition Panorama de l’artisanat contemporain (musée national d’Art moderne, Kyoto). La glaçure dorée et argentée appliquée avec audace sur le motif de poitrine de femme choque le monde de l’art de la céramique. Dès cette époque apparaissent dans les pièces d’A. Tsuboi des motifs corporels sensuels. Dans le même temps, l’artiste, qui a forgé ses créations dans l’atmosphère de Kyoto, est consciente de la relation qui existe entre la céramique Kyō, produite dans cette ville, et son propre travail. Comme on peut le voir dans les séries Chizuzara [Plaque de carte, 1977] et Karaori bukuro [Sac de tissage karaori, 1981], des représentations tactiles et en trompe-l’œil de matériaux délicats et éphémères tels que le tissu, le papier et les feuilles émane l’élégance décorative et ludique de la poterie de Kyoto.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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