Amestoy Sophie (dir.), Les Migrations de Carole Benzaken, cat. expo., musée des Beaux-Arts, Nancy (18 avril – 23 juin 2014), Paris, Dilecta, 2014
→Stoullig Claire, Katz Stéphanie, Carole Benzaken, Paris, Skira/Flammarion, 2011
→Carole Benzaken: Search for the New Land, cat. expo., Centre Pompidou, Paris (7 décembre 2004 – 7 février 2005), Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2004
Les Migrations de Carole Benzaken, musée des Beaux-Arts, Nancy, 18 avril – 23 juin 2014
→Carole Benzaken, Search for the New Land : Prix Marcel-Duchamp 2004, Centre Pompidou, Paris, 8 décembre 2004 – 7 février 2005
→Carole Benzaken, CAPC, Bordeaux, 12 mars – 25 avril 1999
Peintre française.
Formée à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (1985-1990), Carole Benzaken y enseignera, de 1995 à 1996. Elle débute sa carrière en peignant des fleurs, des séries de tulipes alignées frontalement sur des diptyques. Par le choix de ce motif très codifié, enfermé dans une tradition, la jeune artiste interroge ce qui sera le vecteur essentiel de sa pratique protéiforme : la relation de la peinture à l’image et le rapport de celle-ci à l’objet. Elle part à Los Angeles en 1997 et se voit offrir un poste d’enseignante au Pasadena Art Center ; elle restera finalement aux États-Unis pendant sept ans. L’immersion dans une culture forte et nouvelle, la liberté et la solitude du déracinement vont nourrir considérablement son œuvre : les images innombrables de cet univers quotidien pléthorique, passées et repassées par le filtre des photographies de magazines, de la télévision, des affiches de rue ou des films, le mouvement des choses et de la foule à l’échelle gigantesque de la ville sont des sollicitations permanentes. L’artiste les consigne au rythme où elle les vit, en les filmant, les dessinant, les peignant. Qu’ils s’agissent de dessins, de peintures ou de vidéos, ses sujets acquièrent une tension nouvelle, due à la démesure du lieu et à l’acuité du regard développé par l’étranger ou le voyageur.
C. Benzaken a adapté ses créations, qu’elles soient figuratives ou abstraites, à la scansion découpée et itérative du monde rendu par les images en nombre. De retour en France en 2004, elle obtient le prix Marcel-Duchamp. Elle perpétue cette démarche collée au foisonnement des expériences vitales, qu’elle traduit en une pratique visuelle comparable à un organisme vivant. Le fin Rouleau à peintures qu’elle constitue depuis 1989 est comme une poche de pensées, emplie à la fois de résidus biographiques, de visions diverses, d’événements immédiats, de déambulations mentales, qu’elle fouille pour ensuite la restituer selon le mode plastique qu’elle a choisi.