Naomi Clifford, « Catherine Andras, model-maker to royalty », Naomi Clifford Books + Talks, 18 février 2018.
→Lowell Libson Ltd British Art, New York Annual Exhibition, British Art : Recent Acquisitions at Stellan Holm, 1018 Madison Avenue, 2016, p. 54-55.
→E. J. Pyke, A Biographical Dictionary of Wax Modellers, Oxford, Clarendon, 1973, p. 5-6.
Making Her Mark : A History of Women Artists in Europe, 1400-1800, Baltimore, Baltimore Museum of Art, octobre 2023-janvier 2024 ; Toronto, Art Gallery of Ontario, mars-juillet 2024.
→Queen’s Diamond Jubilee Gallery Re-Installation, Londres, abbaye de Westminster, 2018.
→Summer Exhibition, Londres, Royal Academy, 1799, 1800, 1801, 1802, 1803, 1805, 1807, 1809, 1810, 1811, 1815, 1817, 1823, 1824.
Sculptrice de cire britannique.
Catherine Andras est l’une des sculptrices de cire les plus acclamées du début du XIXe siècle. Orpheline, elle apprend à travailler la cire pour subvenir à ses besoins. Elle élève son œuvre et affine son art avec tant de succès qu’elle est nommée sculptrice de cire officielle de la reine Charlotte de 1801 à 1817 au moins. C. Andras est une exposante régulière des salons annuels de la Royal Academy, présentant en tout vingt-deux œuvres entre 1799 et 1824, et remportant la palette d’argent de la Royal Society of Arts en 1802. Les femmes ont une longue histoire avec le travail de la cire et, en 1800, c’est un médium grâce auquel nombre d’entre elles ont construit leurs carrières, rencontrant le succès critique et commercial. Comme les silhouettes découpées ou les paperolles, la cire à sculpter est un matériau facilement disponible et relativement abordable, ce qui le rend accessible à des artistes telles que C. Andras, d’origines sociales et économiques diverses.
Née à Bristol, en Grande-Bretagne, en 1775, C. Andras – c’est ce que suggèrent ses premiers biographes – apprend à sculpter alors qu’elle travaille dans une boutique de jouets. Elle atteint rapidement une renommée comme portraitiste à Bristol, produisant des cires sculptées comme l’émouvant portrait de Rose Bruce de Dublin (1799), dont sont aujourd’hui conservés deux exemplaires, l’un au Yale Center for British Art de New Haven et l’autre à la National Gallery de Dublin. Ces sculptures de Rose Bruce font partie des dernières œuvres produites par l’artiste avant son déménagement à Londres, où elle passe le restant de sa vie. Là, C. Andras est rapidement introduite dans un réseau d’élite où elle trouve des clients en s’associant à l’artiste Robert Bowyer (1758-1834), miniaturiste du roi George III. R. Bowyer et son épouse prennent la jeune artiste sous leur aile, la traitant comme leur propre fille et soutenant sa carrière florissante, marquée par la présentation d’une de ses œuvres, un portrait de dame en cire (possiblement celui de R. Bruce), à l’exposition d’été de la Royal Academy de 1799.
C. Andras passe les années les plus importantes de sa carrière, qui s’étend sur des décennies, à travailler depuis les prestigieux alentours de Pall Mall. Elle réside au 80, Pall Mall, au sein de la Schomberg House, un éminent pôle artistique, décoré par des artistes femmes de premier plan à cette époque. On peut ainsi y voir un portique en pierre par Eleanor Coade (1733-1821) et des pièces peintes par Angelica Kauffmann (1741-1807) à la demande de Maria Cosway (1760-1838), ancienne résidente. Depuis cet atelier au goût du jour, C. Andras travaille à la fois le moulage et la sculpture de cire. Elle est louée pour le réalisme de son travail et pour ses qualités de miniaturiste. Parmi ses portraits les plus célébrés comptent les effigies de la princesse Charlotte, des abolitionnistes Granville Sharp, Thomas Clarkson et sir William Dolben, ainsi que de lord Horatio Nelson. Ces succès sont récompensés par la commande d’une effigie grandeur nature de H. Nelson après sa mort. Cette œuvre où semble insufflée la vie, revêtue des habits mêmes de l’amiral, est acclamée pour son exactitude par la maîtresse de ce dernier, Emma Hart, connue sous le nom de lady Hamilton, et est toujours visible à l’abbaye de Westminster. Des œuvres de C. Andras sont également conservées dans les collections du Victoria and Albert Museum, du Metropolitan Museum of Art à New York et au sein de la Royal Collection.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Rééclairer le siècle des Lumières : Artistes femmes du XVIIIème siècle »
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