Sung, Doris, “Reclaiming the Body: Gender Subjectivities in the Performance Art of He Chengyao, ” in Negotiating Difference: Contemporary Chinese Art in the Global Context, Jeong-hee Lee-Kalisch, Juliane Noth, Birgit Hopfener, and Franziska Koch (dir.), Berlin, 2012
→Wang, Nanming, Pain in Soul: Performance Art and Video Works by He Chengyao, Shanghai, Zendai Museum of Modern Art, 2007
→He, Chengyao, “Lift the Cover from Your Head,” in Yishu: Journal of Contemporary Chinese Art, vol. 2, n°3, automne 2003
Pain in Soul: Performance Art and Video Works by He Chengyao, Shanghai Zendai Museum of Modern Art, Shanghai, septembre 2007
→The Extension of Limbs, Juhua Gallery, Shanghai, 2007
→He Chengyao Performance Photo Exhibition, Soobin Art Gallery, Singapore, 2004
Performeuse chinoise.
De 1989 à 1992, HE Chengyao étudie à l’Institut des beaux-arts du Sichuan, où elle se spécialise en peinture. Elle travaille alors comme professeure d’arts plastiques dans un collège. Pour gagner sa vie tout en s’occupant de son fils, elle abandonne rapidement l’enseignement pour peindre chez elle. Ses tableaux romantiques et sentimentaux rencontrent le succès lors de ventes aux enchères, mais He prend conscience qu’elle souhaite expérimenter d’autres styles et supports artistiques. C’est pourquoi elle s’inscrit en 2001 à un cours d’art contemporain à l’Académie centrale des beaux-arts de Chine à Beijing. Fascinée par la scène artistique contemporaine de la ville, elle s’essaie alors à la performance.
Ses premières œuvres, notamment sa première performance, Kāifàng chángchéng [Ouvrir la Grande Muraille, 2001], évoquent son histoire personnelle et le souvenir tumultueux de sa mère dans sa jeunesse.
He est en effet née hors mariage, deux ans avant le début de la Révolution culturelle (1966-1976). À l’époque, les grossesses hors mariage, jugées immorales, étaient très mal vues. Sa mère décide malgré tout de garder son enfant ; cependant, selon l’artiste elle-même, l’angoisse causée par cette décision devait provoquer chez elle des problèmes de santé mentale tout au long de sa vie. Dans sa performance, He, sans l’avoir prémédité, retire sa chemise et déambule sur la Grande Muraille de Chine, où est alors installée une œuvre de l’artiste allemand H. A. Schult (1939-). Dans cet hommage personnel, elle reconstitue un souvenir de sa mère errant dénudée dans les rues du fait de sa maladie mentale. Bien que la performeuse ait été accusée d’indécence et de parasiter l’œuvre d’un artiste étranger, une force intérieure la pousse à poursuivre son exploration du thème de la libération du corps féminin. Après cette performance, He part enseigner comme bénévole au Tibet et se découvre un besoin d’aider autrui. La même année, elle crée Jiǔshíjiǔ zhēn [Quatre-vingt-dix-neuf aiguilles, 2002], qui lui permet de ressentir la douleur et la torture que sa mère a subies lors d’un traitement à l’acupuncture censé « guérir » ses troubles mentaux.
En dehors des performances, He travaille également avec le support vidéo. Son projet filmique Enfants de familles pauvres (2006-2007) aborde les questions sociales posées par les conditions de vie d’enfants souffrant de la pauvreté. En 2007, son projet est exposé au musée d’Art moderne Zendai, aujourd’hui musée d’Art de l’Himalaya. Plus récemment, elle a interprété Of Other Spaces [D’autres espaces, 2017] à la galerie Cooper de l’université de Dundee, au Royaume-Uni. Dans cette performance, elle conteste la stigmatisation causée par les structures de pouvoir et les systèmes institutionnels en enveloppant l’espace d’exposition de ruban adhésif.
Elle expose ses œuvres dans des expositions collectives au Centre de culture chinoise de San Francisco et au Brooklyn Museum de New York, entre autres. Ses expositions personnelles se sont tenues à la galerie Juhua à Shanghai et au musée d’Art mondial de Beijing.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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