Farrington, Lisa E., « Emma Amos: Art as Legacy », Woman’s Art Journal (Old City Publishing, Inc.), Volume 28 (n°1), 2007
→Morris, Catherine, Hockley, Rujecko (dir.), We Wanted a Revolution: Black Radical Women, 1965-85: A Sourcebook, Brooklyn, Brooklyn Museum, 2017
→Thompson, Mildred, « Interview : Emma Amos », Art Papers 19, 1995
Emma Amos: Color Odyssey, Georgia Museum of Art, Athens, janvier – avril 2021 ; Munson Williams Proctor Arts Institute, New York, juin – septembre 2021 ; Philadelphia Museum of Art, Philadelphie, octobre 2021 – janvier 2022
→Emma Amos: Black Bodies, Ryan Lee Gallery, New York, octobre – décembre 2017
→Emma Amos, Paintings and Prints, 1982-1992, The College of Wooster Art Museum, Wooster, 1993. Itinérance : The Studio Museum, Harlem, New York ; Hammonds House, Atlanta ; Bruce R. Watkins Cultural Heritage Center, Kansas City ; Southern Ohio Museum and Cultural Center, Portsmouth, 1993-1995
Peintre, sérigraphe et tisserande états-unienne.
Née dans une famille noire privilégiée d’Atlanta (Géorgie), Emma Amos est la fille d’un pharmacien et d’une directrice commerciale. Elle commence à peindre et à dessiner à l’âge de six ans. Après plusieurs années d’apprentissage artistique à la fois autodidacte et formel, elle s’inscrit à un programme d’études professionnelles à l’Antioch College de Yellow Springs (Ohio). Elle effectue sa quatrième année d’études à l’étranger à la London Central School of Art, où elle se spécialise dans la gravure. Après avoir obtenu une licence d’art à Antioch en 1958, elle retourne à Londres pour compléter son diplôme l’année suivante. À son retour aux États-Unis en 1960, E. Amos commence à exposer à l’Alexander Gallery d’Atlanta. Elle emménage cette même année à New York, où elle travaille en tant qu’assistante pédagogique et tisserande à l’atelier de la célèbre créatrice textile Dorothy Liebes (1897-1972).
Au cours de ses études en master d’art à la New York University, E. Amos rejoint le groupe Spiral, un collectif d’artistes afro-américains mené par le peintre et vétéran de la Seconde Guerre mondiale Romare Bearden (1911-1988) dont l’objectif est d’explorer les notions d’engagement politique et d’innovation formelle. En tant que plus jeune membre et seule femme du collectif, elle est fortement influencée par ses confrères. Le groupe se dissout néanmoins avant qu’elle n’obtienne son master en 1966. À cette même époque, elle devient mère de deux enfants qu’elle élève avec son mari, Bobby Levine, tout en continuant à travailler en tant que designer, illustratrice et tisserande. E. Amos a également une longue carrière dans l’enseignement, d’abord à la Newark School of Fine and Industrial Art, puis à l’université Rutgers à New Brunswick (New Jersey), où elle occupe un poste de professeure titulaire jusqu’à sa retraite en 2008.
E. Amos ne connaît que trop bien les difficultés liées au fait d’être une femme noire dans le monde de l’art. Là où ses œuvres des années 1960 et 1970 abordent principalement des thématiques liées à la vie domestique des classes moyennes noires dans un style saturé de couleurs et de formes abstraites (Flower Snifer [La renifleuse de fleurs], 1996), son travail plus récent met davantage l’accent sur l’individualité et l’identité en laissant place à une approche plus expérimentale des matériaux. Parce qu’elle confronte et questionne ouvertement et de manière complexe l’ambiguïté raciale, la Blackness et la féminité, son œuvre acquiert de fait une teneur hautement politique dans un monde de l’art où la représentativité est majoritairement blanche et masculine (Head First [La tête d’abord], 2006). En tant que membre du collectif new-yorkais Heresies, E. Amos contribue également en 1984 à la revue féministe éponyme cofondée par Lucy Lippard, et participe plus tard à d’autres groupes artistiques féministes, notamment Guerrilla Girls.
Bien que considérée depuis longtemps comme une importante penseuse et artiste, E. Amos ne bénéficie que tardivement d’une reconnaissance de la part des institutions muséales plus généralistes, à la faveur de sa participation à des expositions majeures comme Soul of a Nation: Art in the Age of Black Power à la Tate Modern de Londres en 2017 et We Wanted a Revolution: Black Radical Women, 1965-85 au Brooklyn Museum la même année. En 2018, elle participe à l’exposition História Afro-Atlânticas au Museu de Arte et au Tomi Ohtake Institute à São Paulo, Brésil. Elle reçoit également une récompense pour l’ensemble de son œuvre décernée par l’organisation américaine Women’s Caucus for Art en 2008. Sa première rétrospective, Emma Amos: Color Odyssey, est organisée en 2021 à l’initiative de Shawnya Harris, conservatrice de la Larry D. and Brenda A. Thompson Collection of African American and African Diasporic Art au Georgia Museum of Art d’Athens, Géorgie.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring