Chandès Hervé, Janus Elizabeth, Sollers Philippe, Francesca Woodman, cat. expo., fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris (11 avril – 31 mai 1998), Arles, Actes Sud, 1998
→Townsend Chris, Francesca Woodman, Londres, Phaidon, 2006
→Bronder Elisabeth, Schor Gabriele (dir.), Francesca Woodman, Works from the Sammlung Verbund, cat. expo., Vertikale Galerie, Sammlung Verbund, Vienne (29 janvier – 21 mai 2014), Cologne/New York, Walther König/Artbook, 2014
Francesca Woodman: Photographic Work, Institute of Contemporary Art, Philadelphie, 14 décembre 1989 – 28 janvier 1990
→Francesca Woodman, San Francisco Museum of Modern Art, San Francisco, 5 novembre 2011 – 20 février 2012 ; Guggenheim Museum, New York, 16 mars – 13 juin 2012
→Francesca Woodman, On Being an Angel, fondation Henri Cartier-Bresson, Paris, 11 mai – 31 juillet 2016
Photographe américaine.
Originaire d’une famille d’artistes, Francesca Woodman étudie à partir de 1975 à la Rhode Island School of Design (Providence), puis séjourne à Rome de 1977 à 1978. Inspirée par les sculptures baroques, elle développe le thème de l’ange dans sa photographie On Being an Angel (1977-1978). Sa première exposition personnelle a lieu en 1978. À la fin de ses études, elle part pour New York où elle travaille provisoirement comme modèle et assistante de photographe, puis participe à diverses expositions collectives. Elle se lie d’amitié avec le collectionneur d’œuvres surréalistes Timothy Baum. Ses photographies entretiennent des liens étroits avec la photographie surréaliste, comme les jeux de déformations du nu féminin, le recours aux objets trouvés, le penchant pour les intérieurs délabrés. En janvier 1981, elle publie un premier livre d’artiste, Some Disordered Interior Geometries. F. Woodman s’est presque exclusivement mise en scène. Son corps fait souvent l’effet d’un fragment ou d’une apparition fugitive, suggérant le transitoire. Ses Photographies sans titres (1975-1976) la figurent jouant avec des miroirs pour démultiplier le mouvement et l’effet illusoire de l’image.
Parfois, elle se fond avec son environnement comme dans la série Houses (1976), où on la voit s’effacer dans une surface plane, ou disparaître dans un plancher, opposant constamment la fragilité de son corps au milieu physique environnant. Ses images élaborent des énigmes prenant à partie le spectateur. Fascinée par la transformation et la perméabilité des frontières considérées comme figées, la jeune femme illustre dans son œuvre le moment délicat entre adolescence et âge adulte, la présence et l’absence. Ses travaux témoignent de l’influence de la peinture baroque, de l’art moderne et du postminimalisme. Elle met fin à ses jours le 19 février 1981. Son œuvre, environ 800 clichés, continue d’avoir une grande influence sur la création photographique contemporaine. À l’instar de certaines artistes contemporaines comme Cindy Sherman ou encore Nan Goldin, elle réinterprète l’image du corps féminin, notamment dans son Autoportrait parlant à Vince (1975), où elle montre son visage, la bouche ouverte emplie de plastique.