Skerritt Henry F. (dir.), Marking the infinite : contemporary women artists from Aboriginal Australia : from the Debra and Dennis Scholl collection : Nonggirrnga Marawili, Wintjiya Napaltjarri, Yukultji Napangati, Angelina Pwerle, Carlene West, Regina Pilawuk Wilson, Lena Yarinkura, Gulumbu Yunupingu, Nyapanyapa Yunupingu, Munich/Londres/New York, DelMonico books/Prestel, 2016
All About Art, Gulumbu Yunupingu, Alcaston Gallery, Melbourne, 14 juin – 15 juillet 2011
Artiste et guérisseuse aborigène australienne.
D’origine aborigène yolngu, fille de l’artiste et activiste Munggurrawuy Yunupingu, l’un des meneurs de la lutte judiciaire qui aboutit en 1976 à la reconnaissance des titres fonciers autochtones dans le Territoire du Nord, Gulumbu Yunupingu a grandi au milieu des revendications politiques et des demandes d’autonomie culturelle. Elle fréquente l’école missionnaire de Yirrkala fondée au nord-est de la terre d’Arnhem par Wilbur Chaseling, un révérend méthodiste qui soutient les anciens dans la transmission de leurs histoires sacrées aux premiers anthropologues et collectionneurs. Après plusieurs années passées à traduire la Bible dans son dialecte gumatj, elle suit une formation d’aide-soignante et travaille dans les services de santé aborigènes de la région. Reconnue pour ses dons de guérisseuse et sa connaissance des remèdes traditionnels, elle inaugure en 2007 le centre de soins Dilthan Yolngunha pour les Aborigènes souffrant de dépression, d’addictions ou de maladies graves. Elle y associe un programme de « tourisme thérapeutique » destiné à une clientèle non aborigène. Initiée à la peinture par son père, elle hérite du droit de représenter les histoires mythiques de son clan gumatj.
Elle s’illustre en 2004 au Telstra National Aboriginal & Torres Strait Islander Art Award avec une installation tridimensionnelle de poteaux funéraires intitulée Garak, the Universe. Ces urnes de bois utilisées rituellement pour recueillir les ossements des défunts, peintes de milliers d’étoiles étincelantes, présentent une interprétation littéralement éblouissante du cycle de la vie. Les représentations de la voûte céleste étoilée font partie de sa signature artistique, qu’elle décline sous de multiples formes. La combinaison des couleurs de la palette traditionnelle (noir, blanc, rouge et jaune) et la finesse du trait dans la composition de ses ciels provoquent un effet de scintillement et de profondeur, qui rappelle l’existence d’une dimension spirituelle au-delà de ce qui est visible à l’œil nu. Ses étoiles auréolées figurent sur la fresque murale réalisée dans le cadre de la commande publique d’art aborigène du musée du Quai Branly à Paris, pour laquelle elle a été sélectionnée avec trois autres créatrices aborigènes Ningura Napurrula, Lena Nyadbi et Judy Watson.