Thébuad Françoise (dir.), Julia Pirotte : une photographe dans la Résistance, cat. expo., musée de la Photographie, Charleroi (1994), Charleroi, Musée de la Photographie, 1994
Julia Pirotte : une photographe dans la Résistance, musée de la Photographie, Charleroi, 1994
Photographe polonaise.
Fille d’un mineur juif polonais, Julia Pirotte a mis la photographie au service de son engagement politique et de son désir de témoignage. Militante progressiste, elle est condamnée en 1925 à quatre ans de prison en Pologne. En 1934, date d’une nouvelle menace d’arrestation, elle rejoint sa sœur réfugiée en France, mais s’arrête à Bruxelles, à l’issue d’un long voyage à travers l’Europe. En 1935, elle épouse Jean Pirotte, ouvrier militant, et obtient la nationalité belge. Ouvrière dans une entreprise de construction, elle devient la porte-parole de ses collègues pendant les mouvements sociaux touchant la Belgique en 1936. Réduite au chômage après ces événements, encouragée par Suzanne Spaak (1905-1944) qui lui offre un Leica III, elle suit des cours de photographie. En 1939, à la veille de la guerre, l’agence de presse belge Foto Waro lui commande son premier reportage dans les pays baltes. Le 10 mai 1940, elle s’exile à Marseille, où elle travaille comme volontaire dans une usine d’aviation, puis, à partir du mois de juillet, elle est portraitiste sur une plage privée.