Japan International Volunteer Center, Humanitarian Assistance and DPRK People, Tokyo, Akashishoten, 2004
Param-Pit, Tokyo, 1992
→Kurim, Tokyo, décembre
Artiste chosonhwa coréenne zainichi.
Kim Song-ran est une artiste coréenne zainichi de la troisième génération, qui est née et a grandi dans la région du Kansai, au Japon – le terme zainichi désigne, au Japon, les populations d’origine coréenne qui y ont immigré à l’époque où la Corée était une colonie japonaise, avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les œuvres de Kim Song-ran relèvent principalement du chosonhwa, nom donné à la peinture traditionnelle au lavis sur du papier de riz. Le chosonhwa est la principale forme d’expression artistique en Corée du Nord et constitue le support du réalisme socialiste.
Enfant, Kim Song-ran aime dessiner et sculpter, influencée par ses professeures et professeurs d’arts plastiques. À l’adolescence, elle découvre ses racines coréennes et entame une profonde réflexion sur son identité et sur sa vie au Japon. Elle étudie seule l’histoire de la péninsule coréenne et réalise des œuvres représentant les difficultés de la démocratie en république de Corée. Après des études à Chōsendaigakkō, l’université coréenne de Tokyo, elle enseigne dans des écoles et des collèges pour enfants coréennes et coréens au Japon. Dans ses cours d’arts plastiques, elle demande aux élèves de réfléchir à leur identité ethnique et culturelle et d’adopter une attitude positive vis-à-vis de leur culture. Tout en enseignant, elle poursuit l’étude des tombes de Koguryo, en Corée du Nord (inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2004), qui inspirent son travail. Ses œuvres majeures manifestent ses origines coréennes dans leurs sujets comme dans leurs supports, par exemple Rencontre II (1994) ou Répondre à mes propres questions I et II (1994), qui lui ont valu le prix du jury lors de l’exposition Kyokubi en 2021.
En parallèle de son activité d’enseignante, Kim Song-ran tisse des liens avec les participantes, participants et soutiens de « l’Exposition des œuvres d’enfants », mise en place par l’Organisation de coopération de Shanghai. Depuis 2001, ce projet expose des œuvres d’art créées par des enfants vivant au Japon, en République populaire de Chine, en République de Corée et en République populaire démocratique de Corée. Les œuvres sont créées localement, rassemblées et exposées chaque année dans les différents pays. Au fil des années, Kim Song-ran a réalisé de nombreuses œuvres avec ces enfants, par exemple Peinture figurative grandeur nature (2005 et 2015), Un arbre pour la paix (2009) et Vœu au ciel (2021). Beaucoup d’artistes, d’illustrateurs et illustratrices et de journalistes participent régulièrement à ces expositions.
Kim Song-ran a également participé à l’exposition collective Param-Pit à Tokyo (1992). Param signifie « vent » en coréen et pit « lumière vive » : ce titre exprime le désir des artistes coréennes de sentir le vent du changement et de voir une nouvelle lumière dans leur vie. Le groupe a été fondé par Yun Gwan-ja (née en 1935), une artiste zainichi, afin que ses membres se soutiennent mutuellement pour créer et travailler tout en élevant leurs enfants. Dès l’origine, Kim Song-ran est motrice dans l’organisation du groupe, qui compte aujourd’hui plus de cinquante membres actives. En 2019, elles ont tenu une exposition à Tokyo, pour laquelle elles ont créé des œuvres illustrant leur aspiration à une société qui respecterait les droits des femmes coréennes.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2022