Hanna Klarenbeek, « Maria Margaretha van Os (1779-1862) », Digitaal Vrouwenlexicon van Nederland, Huygens Instituut, 2014,
→Sophie Van Loo, « The forgotten accomplishments of the painter duet Maria Margaretha van Os (1779-1862) and Petronella van Woensel (1785-1839), or how two Dutch women artists in the first half of the nineteenth century befriended one another and decided to dedicate their lives to still-life painting », Anvers, Jaarboek Koninklijk Museum voor Schone Kunsten [Annuaire du Musée royal de Beaux-Arts], 2000, p. 231-263.
→Annemieke Hoogenboom, De Stand des Kunstenaars : De positie van kunstschilders in Nederland in de eerste helft van de negentiende eeuw [Le statut des artistes : La position des artistes aux Pays-Bas dans la première moitié du XIXe siècle], Leyde, Primavera Pers, 1993.
Elck zijn waerom : Vrouwelijke kunstenaars in Nederland en België 1500-1950 1950 [À chacune leur raison : Les artistes femmes aux Pays-Bas et en Belgique, 1500-1950], musée royal des Beaux-Arts, Anvers, octobre 1999-janvier 2000.
→De Vrouw 1813-1913 [La femme, 1813-1913], Meerhuizen, Amsterdam, mai-octobre 1913.
→Lijst der kunstwerken van nog in leven zijnde Nederlandsche meesters, welke zijn toegelaten tot de tentoonstelling van de jaren 1814 [Liste d’oeuvres d’art des maîtres hollandais vivants admises à l’exposition de l’année 1814], La Haye, septembre-octobre 1814.
Peintre néerlandaise.
Maria Margaretha van Os est très reconnue de son vivant pour ses peintures et ses dessins de natures mortes florales. Comme son père, le peintre Jan van Os (1744-1808), elle représente de luxuriants bouquets, souvent accompagnés de fruits, de fleurs et de coquillages disposés sur un dessus de table en marbre. Elle peint également des natures mortes plus sobres, dont la plupart représentent des fruits et de la vaisselle, comme sa Nature morte au citron et au verre taillé (1823-1826). Dans cette composition simple, elle place le groupe d’objets au centre de la toile et crée une atmosphère romantique en faisant usage d’une palette de couleurs douces. Sa technique picturale réaliste s’exprime dans le rendu précis des différents matériaux, comme le verre texturé où se reflète l’écorce de citron.
À l’instar de ses frères, Pieter Gerardus van Os (1776-1839) et Georgius Jacobus Johannes van Os (1782-1861), M. M. van Os apprend les principes de la peinture dans l’atelier familial. Sa mère, Susanna de La Croix (1755-1789), étant elle aussi une habile dessinatrice et pastelliste, il est très probable qu’elle ait reçu l’enseignement de ses deux parents.
Au début du XIXe siècle, les institutions artistiques néerlandaises ouvrent progressivement leurs portes aux femmes, ce qui reflète une évolution plus large à l’échelle de l’Europe, où ces dernières revendiquent leur position dans le monde de l’art. En conséquence, la participation féminine est autorisée à la Tentoonstelling van Levende Meesters [Exposition des maîtres vivants], une série d’expositions organisées tous les deux ans dans plusieurs villes néerlandaises. Inspirées des Salons français, ces expositions offrent aux artistes contemporain·e·s l’opportunité de présenter et de vendre leurs œuvres à un large public d’amateurs d’art et de collectionneurs. En 1814, M. M. van Os se saisit de cette occasion pour exposer ses œuvres à La Haye. Les années suivantes, d’autres artistes femmes suivent la même voie, comme son amie Petronella van Woensel (1785-1840) et Elisabeth Liosetta Hoopstad (1787-1847). Grâce à ces expositions, M. M. van Os s’établit une place sur le marché de l’art, ce qui lui vaut d’être nommée membre honoraire de l’Akademie voor Beeldende Kunsten d’Amsterdam en 1826. Les femmes n’étant pas admises parmi les membres ordinaires, l’académie nomme à partir de 1801 des membres honoraires, où l’on retrouve particulièrement des artistes femmes de grand talent.
Pendant plus de trente ans, l’artiste soumet chaque année des natures mortes de fleurs et de fruits à l’Exposition des maîtres vivants, présentant occasionnellement un paysage ou une étude d’oiseau ou d’insecte. Deux jacinthes (1823) est un exemple du type d’œuvre qu’elle propose. Comparée aux autres participantes et participants de son époque, M. M. van Os expose un nombre inhabituellement élevé d’œuvres. Une nature morte florale signée datant de 1860 montre qu’elle est active en tant que peintre jusqu’à la fin de sa vie – elle meurt en 1862, à l’âge de quatre-vingt-trois ans. Bien que son certificat de décès la déclare « sans profession », le grand nombre d’œuvres qu’elle a exposées et la haute estime dans laquelle ses contemporains tenaient ses talents artistiques sont des preuves manifestes du contraire.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Rééclairer le siècle des Lumières : Artistes femmes du XVIIIe siècle »
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