Abramović Velimir (dir.), Marina Abramović: Artist Body: Performances, 1969–1998, cat. expo., Berne, Kunstmuseum ; Berne, Grosse Halle ; Valence, La Gellera ; Alicante, Lonja del Pescado ; Ljubljana, Moderna Galerija ; Ljubljana, Cankarev Dom (1998), Milan, Charta, 1998
→Biesenbach Klaus Peter, Marina Abramović: The Artist Is Present, cat. expo., Museum of Modern of Art, New York (14 mars – 31 mai 2010), New York, Museum of Modern Art, 2010
→Stiles Kristine, Biesenbach Klaus Peter & Iles Chrissie, Marina Abramović, Londres, Phaidon, 2008
Marina Abramović, Ulay, Centre Pompidou, Paris, 6 juin – 19 août 1990
→Marina Abramović: Balkan Epic, Pirelli HangarBicocca, Milan, 20 janvier – 23 avril 2006
→Marina Abramović: The Artist Is Present, Museum of Modern of Art, New York, 14 mars – 31 mai 2010
Performeuse et plasticienne serbe.
Après des études d’art à l’Académie des beaux-arts de Belgrade, puis à celle de Zagreb, Marina Abramović s’inscrit, dès ses premières performances, dans les prémices du mouvement de l’art corporel. Ses actions explorent les limites physiques et psychologiques de l’endurance humaine et mettent en évidence la fragilité et les peurs qui induisent certains comportements. Le corps féminin est au cœur de ses performances, réalisées en solo de 1969 à 1976. L’artiste cherche à faire participer le public à ses propositions en induisant un partage d’énergie, lequel constitue le fondement de tout son parcours. Influencée par la philosophie bouddhiste, elle pense que le progrès vient de l’énergie mise en mouvement par l’être humain lors de ses expériences ; l’art est un vecteur qui permet de renouer avec des cultes primitifs et des rituels. Toutes ses expériences nécessitent une forte concentration et une préparation proche de certaines pratiques religieuses extatiques – c’est particulièrement le cas pour Thomas’ Lips (1975). La performeuse met en scène l’endurance mentale et physique du public ainsi qu’une violence infligée au corps, qui permettent de se détacher des formatages culturels, notamment dans toute la série des performances entreprises avec son compagnon, l’artiste allemand Ulay, entre 1976 et 1988.
À partir des années 1980, son travail devient plus symbolique, et The Lovers (1988) marque l’aboutissement de leur travail commun : tous deux parcourent séparément 2 000 kilomètres sur la muraille de Chine avant de se rejoindre. En 1997, Balkan Baroque est récompensé par le Lion d’or de la Biennale de Venise. Considérant son travail comme une forme de purification spirituelle et une dénonciation des horreurs de la guerre en ex-Yougoslavie, l’artiste, face au déferlement d’images médiatiques violentes, croit à la vertu pacificatrice et rédemptrice de l’art. Son documentaire The Artist Is Present (106 minutes) (2010, et 2012 pour la France) a reçu de nombreux prix.