Middleman, Rachel, Radical Eroticism: Women, Art, and Sex in the 1960s, University of California Press, 2018
Marjorie Strider [solo exhibition], Hollis Taggart Galleries, New York, 2011
→New York Avant-Garde / Work and Projects of the Seventies, MoMa, New York, 1977
→Marjorie Strider: Tower Project, MoMa, New York, 1976
Plasticienne états-unienne.
Marjorie Strider étudie au Kansas City Art Institute puis s’installe à New York au début des années 1960. Avec notamment Rosalyn Drexler (née en 1926), Roy Lichtenstein (1923-1997), Andy Warhol (1928-1987) ou Tom Wesselman (1931-2004), elle participe à la First International Girlie Exhibit à la Pace Gallery de New York en 1964, où elle expose son Green Triptych (1963), trois femmes peintes, en bikini, dont la poitrine apparaît en trois dimensions. Cette œuvre est caractéristique du langage hybride qu’elle crée, jouant savamment de l’ambiguïté entre peinture et sculpture. L’année suivante, celle de son mariage avec l’artiste et écrivain Michael Kirby (1931-1997), une première monographie lui est consacrée dans la même galerie, Girls, Flowers and Vegetables. Suivant le même procédé, les femmes voient leurs lèvres pulpeuses se doter d’un relief réel ; certains petits pois prennent du volume et sortent de la toile.
À partir du début des années 1970, alors très amie avec Claes Oldenburg (né en 1929), l’artiste commence à utiliser, comme lui, du polyuréthane, par exemple dans Soda Box (1973), où la mousse solide semble couler d’une boîte de levure, dans une couleur bleue inattendue qui évoque quelque chose de chimique. Elle conçoit des installations in situ dans la Building Work (1970-1976), où la substance s’échappe des fenêtres ou des portes.
À la fin de sa vie, M. Strider se tourne vers les sujets de ses débuts en les simplifiant, pour amplifier l’absurdité du message, ou en reprenant des icônes de l’art moderne, tel le nu descendant de l’escalier, et en les traitant comme la reproduction d’un motif. L’artiste a produit des œuvres pop tout au long de sa carrière. Rapidement écartée de l’histoire majoritairement masculine du mouvement pop, l’artiste bénéficie d’une nouvelle reconnaissance depuis les années 2000.
Publication réalisée en partenariat avec le musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice, dans le cadre de l’exposition She-Bam Pow POP Wizz ! Les amazones du POP (1961-1973).
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