Glusberg, Jorge, « Mildred Burton: arte de locura exquisita », Diario Ámbito Financiero, Buenos Aires, 19 mai 2009
→Verlichak, Victoria, Mildred Burton: atormentada y mordaz, Buenos Aires, Ediciones Manuela López Anaya, 2019
→Kramer, Marcos (dir.), Mildred Burton : Fauna del país, cat. expo., Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, Buenos Aires (27 février 2020-28 février 2021), Buenos Aires, Akián Gráfica editora, 2020
Cerca del abismo: Mildred Burton en el Bellas Artes, Museo Nacional de Bellas Artes, Buenos Aires, 6 février-10 juin 2008
→Recuerdos, Galería Centoira, Buenos Aires, 20 mai-6 juin 2009
→Mildred Burton: Fauna del país, Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, Buenos Aires, 27 février 2020-28 février 2021
Plasticienne argentine.
On compte au moins quatre dates de naissance possibles pour Mildred Ethel Azcoaga Burton. Ses biographies sont souvent pleines d’informations confuses et inexactes, généralement suggérées par l’artiste elle-même. M. Burton est née à Paraná, dans la province argentine d’Entre Ríos. Elle étudie à l’école provinciale des beaux-arts de l’Entre Ríos avant de se spécialiser à l’école supérieure des beaux-arts Ernesto de la Cárcova, à Buenos Aires.
Elle emploie des techniques variées, bien que la peinture demeure son médium de prédilection : peintures murales, performances, objets et illustrations, entre autres. D’une virtuosité remarquable, ses œuvres intègrent des éléments du mouvement Arts and Crafts, du surréalisme et du réalisme politique argentin des années 1970 et 1980, comme l’a montré l’exposition posthume Mildred Burton : Fauna del país, dirigée par Marcos Krämer au musée d’Art moderne de Buenos Aires en 2020. Bien que les médias s’obstinent à la qualifier de surréaliste, l’artiste a au contraire insisté, dans une interview avec Alejandra Casal, sur le fait que sa production n’avait pas pour origine ses rêves mais la réalité. Elle raconte également qu’elle a toujours aimé écrire et que ses tableaux sont nés de récits précédemment couchés par écrit.
En 1979, M. Burton intègre le groupe Postfiguración aux côtés d’Elsa Soibelman (1941-), de Diana Dowek (1942-), Alberto Heredia (1924-2000), Norberto Gómez (1941-2021) et Jorge Álvaro (1949-). C’est de cette époque que datent la peinture à l’huile La Hora de las visitas [L’Heure des visites, 1979] et la photographie noir et blanc rehaussée de peinture Invasión II (1980). Dans les années 1980, elle collabore avec les Abuelas y Madres de Plaza de Mayo (les grand-mères et les mères des « disparus » durant la junte militaire de la « guerre sale », 1976-1983) et participe à des expositions et à des actions de soutien à ce mouvement en faveur de la mémoire, de la vérité et de la justice. Elle réalise également des performances parodiant le genre de l’opéra en compagnie de Federico Klemm : les artistes y lisent des discours ironiques et reconstituent des mythes antiques, comme dans Los tres rostros del arte [Les Trois Visages de l’art, 1992]. En 1991, elle réalise la peinture murale A tres niñas argentinas inmoladas : Jimena Hernández, Nair Mostafá y María Soledad Morales [À trois petites filles argentines immolées : Jimena Hernández, Nair Mostafá et María Soledad Morales] pour la station Dorrego, sur la ligne B du métro de Buenos Aires, en mémoire de trois enfants assassinées – prenant ainsi position contre ce que nous appelons aujourd’hui les violences de genre.
De 1969 à sa mort, elle participe à plus de quatre cent cinquante salons nationaux ou internationaux et reçoit d’innombrables prix et distinctions, dont le prix Günther du musée national des Beaux-Arts en 1997 et le prix Konex en 2002. Elle exerce également comme professeure dans les ateliers de l’école supérieure des beaux-arts Ernesto de la Cárcova et donne des cours particuliers dans son atelier de Buenos Aires.
M. Burton s’est engagée politiquement, notamment autour des questions relatives aux violences de genre – par exemple avec la série Los Contratiempos de J. Pomme [Les Contre-temps de J. Pomme] – ou des droits humains et de la dictature civilo-militaro-cléricale argentine – comme dans la série La Familia del torturador [La Famille du tortionnaire].
L’artiste décède en 2008, laissant derrière elle un grand nombre d’œuvres qui continuent de circuler dans plusieurs musées et galeries, dont le musée national des Beaux-Arts et le musée d’Art moderne de Buenos Aires.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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