Marcoci Roxanna (dir.), From Bauhaus to Buenos Aires: Grete Stern and Horacio Coppola, cat. expo., Museum of Modern Art, New York (17 mai – 4 octobre 2015), New York, The Museum of Modern Art, 2015
Sueños : Grete Stern, Madrid, Círculo de bellas artes, Madrid, 30 septembre 2015 – 31 janvier 2016
→De l’autre côté : photographies de Jeanne Mandello, Hildegard Rosenthal et Grete Stern, Maison de l’Amérique latine, Paris, 11 octobre – 20 décembre 2018
Photographe germano-argentine.
Grete Stern interrompt ses études d’art pour s’établir comme graphiste indépendante en 1926. Installée à Berlin en 1927, elle suit les cours privés du photographe Walter Peterhans, dont elle rachète l’équipement quand il part enseigner au Bauhaus. Elle ouvre, avec son amie Ellen Rosenberg Auerbach (1906-2004), un studio photographique, Ringl + Pit, spécialisé dans le portrait et la publicité. Héritières de la rigueur formelle de W. Peterhans, les deux jeunes femmes se jouent des codes traditionnels de la photographie commerciale pour produire des images innovatrices et humoristiques. Dès le début, leur travail bénéficie d’une certaine estime au sein de la sphère avant-gardiste et remporte le Premier prix de la IIe Exposition internationale de la photographie et du cinéma à Bruxelles pour leur affiche Komol, en 1933. L’arrivée d’Hitler au pouvoir interrompt l’activité du studio. G. Stern émigre à Londres, où elle épouse le photographe argentin Horacio Coppola en 1935. Elle réalise, à cette époque, ses portraits les plus saisissants de la communauté d’intellectuels allemands en exil, comme ceux de Berthold Brecht. En 1936, le couple part en Argentine, où ils lancent un studio de photographie publicitaire et de graphisme, contribuant ainsi à la diffusion de la photographie moderniste européenne sur le continent sud-américain.
À partir de 1940, leur maison devient un lieu de création artistique et d’échanges intellectuels, où G. Stern accueille, notamment, la première exposition du groupe Madi en 1945. Entre 1948 et 1951, l’artiste réalise sa fameuse série de photomontages oniriques, Sueños [« Rêves »], pour illustrer la rubrique d’interprétation psychanalytique des rêves de la revue féminine Idilio. À la même période, elle est photographe pour le projet d’agencement du plan de Buenos Aires. De 1956 à 1970, elle travaille pour le musée national des Beaux-Arts de la ville. Elle adopte la nationalité argentine en 1958. Dans les années 1960, son intérêt pour les cultures autochtones la conduit à produire divers documentaires photographiques dans la région du Gran Chaco. Plusieurs expositions rétrospectives de son œuvre ont été organisées, entre autres, à Buenos Aires et à Berlin.