Serratore, Angela, « The Madame Tussaud of the American Colonies Was a Founding Fathers Stalker », Smithsonian Magazine, 23 décembre 2013
→Bellion, Wendy, « Patience Wright’s Transatlantic Bodies », dans Maurie McInnis et Louis Nelson (dir.), Shaping the Body Politic: Art and Political Formation in Early National
America, Charlottesville, University of Virginia Press, 2011, p. 15-48.
Deitz, Shea Pegi, et Bethanne Andersen, Patience Wright: America’s First Sculptor and Revolutionary Spy, New York, Henry Holt, 2007.
Sculptrice de cire d’Amérique britannique.
Patience Wright est considérée comme la première sculptrice professionnelle (femmes et hommes confondus) des colonies britanniques d’Amérique du Nord. Après le décès tristement prématuré de son mari en 1769, elle est contrainte de subvenir elle-même à ses besoins et à ceux de ses quatre enfants. Pour ce faire, elle s’unit à sa sœur Rachel Wells (s. d.) dans le but de créer des répliques en cire de personnes célèbres à travers l’Amérique et l’Europe. P. Wright forme son fils, Joseph Wright (1756-1793), qui forme à son tour William Rush (1756-1833) à l’art de la sculpture. En 1805, Rush est l’un des membres fondateurs de la Pennsylvania Academy of the Fine Arts – la première école d’art-musée des États-Unis –, ce qui fait de P. Wright une « mère fondatrice » des arts américains.
L’artiste façonne des portraits en cire de figures de premier rang, tels que George III et Charlotte, roi et reine d’Angleterre. Ces portraits, grandeur nature et réalistes, sont composés de cire teinte et sont agrémentés de vêtements et d’yeux de verre peints. P. Wright est ainsi un précurseur de Marie Tussaud (1761-1850), qui est plus connue aujourd’hui, fondatrice du fameux musée Tussaud.
Des témoignages contemporains suggèrent que l’artiste intègre une dimension spectaculaire à sa production artistique : pour travailler la cire, elle la place entre ses jambes, afin que le matériau reste malléable ; elle garde ses mains sous son tablier pour sculpter son sujet tout en observant son modèle. Le dévoilement final de l’œuvre au modèle, avec la présentation du visage grandeur nature dissimulé jusqu’ici sous son vêtement, est souvent perçu comme une sorte d’accouchement de l’œuvre d’art.
Malheureusement, un incendie se déclare dans son atelier new-yorkais en juin 1771, détruisant nombre de ses sculptures. Après cet accident, elle déménage à Londres, où elle poursuit son activité. En Grande-Bretagne, elle est une fervente défenseuse de la Révolution américaine. Des rumeurs disent qu’elle aurait fait de l’espionnage pour sa mère patrie en envoyant aux Américains des informations secrètes à l’intérieur de ses sculptures de cire.
La seule sculpture de cire en pied de P. Wright actuellement identifiée est sa statue de William Pitt (1775), conservée au Westminster Abbey Museum. Parmi les œuvres de musée attribuées à P. Wright comptent un buste en cire de Benjamin Franklin (vers 1775) au Metropolitan Museum of Art, à New York, et un buste de George Washington (vers 1786) à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts, à Philadelphie. Des portraits de P. Wright sont conservés dans la collection de la Smithsonian National Portrait Gallery à Washington, D.C.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Rééclairer le siècle des Lumières : Artistes femmes du XVIIIème siècle »
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2024