Farhat, Maymanah, Samia Halaby: Five Decades of Painting and Innovation, Londres, Booth-Clibborn Editions, 2014
→Handal, Nathalie, Samia Halaby, Dubaï, Ayyam Gallery, 2008
→Bushnaq, Inea, Samia Halaby, Beyrouth, Fine Arts Publishing, 2007
Samia Halaby: Painting from the Sixties and Seventies, Ayyam Gallery, Londres, mai – juillet 2015
→Samia Halaby: Five Decades of Painting and Innovation, Centre des expositions de Beyrouth, Beyrouth, février 2015
→A Useful Magnificent Language: The Work of Samia A. Halaby, Tompkins County Public Library, Ithaca, janvier – mars 2006
Peintre palestinienne.
Samia Halaby est une peintre abstraite de premier plan et une grande spécialiste de l’art palestinien. Elle est connue non seulement pour sa carrière d’artiste, mais aussi en tant que penseuse, éducatrice et militante. Elle a publié en abondance sur l’histoire de l’art, la pédagogie artistique et l’esthétique.
En 1948, la famille de S. Halaby est déplacée de Palestine et s’installe aux États-Unis en 1951. La jeune femme grandit dans le Midwest où l’expressionnisme abstrait est très populaire, mais le monde de l’art ignore les peintres abstraites féminines. Au début des années 1960, son master de peinture de l’université de l’Indiana à Bloomington en poche, S. Halaby commence à enseigner à l’Institut d’art de Kansas City. Grâce à une bourse de recherche, elle part en 1964 au Proche-Orient, où elle étudie en profondeur l’abstraction géométrique dans l’architecture islamique de la région, qui constitue pour elle une source d’inspiration majeure.
En 1972, elle devient la première femme associate professor (professeure contractuelle) à plein temps de l’école d’art de l’université Yale, la Yale School of Art. Pourtant, après dix ans passés à ce poste, on refuse de la titulariser. S. Halaby et ses collègues organisent alors l’exposition On Trial : Yale School of Art [Accusée : Yale School of Art] à la galerie 22 Wooster à Manhattan en 1982-1983 ; son but est de contester les pratiques discriminatoires de l’école à l’égard des membres féminins ou racisés de son équipe pédagogique. S. Halaby a enseigné dans plusieurs universités américaines pendant plus de trente ans. De nombreuses expositions lui ont été consacrées en Europe, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient et ses tableaux figurent dans les collections de grands musées depuis les années 1970, parmi lesquels l’Institut du monde arabe à Paris, le Mathaf : Arab Museum of Modern Art à Doha et le musée Guggenheim à New York.
Ses œuvres abstraites trouvent leur origine dans l’intérêt ancien et profond de l’artiste pour les théories de la vision et de la perception visuelle. La nature, surtout l’olivier de sa Palestine natale, inspire ses toiles. La peintre puise également dans différents styles artistiques, dont l’architecture islamique primitive et l’avant-garde soviétique. Dans des œuvres telles que les séries Geometric Still Life [Nature morte géométrique, 1966-1970], Helixes and Cycloids [Hélices et cycloïdes, 1971-1975] et Diagonal Flight [Vol diagonal, 1974-1979], elle aborde la représentation de la réalité par le biais de l’abstraction, créant des propriétés formelles qui correspondent aux valeurs de couleurs que l’on trouve dans la nature. Se concentrant intensément sur la perception des limites dans la représentation d’objets en trois dimensions, S. Halaby fait pratiquement disparaître les contours. Elle les traite avec précision tout en se reposant sur les caractéristiques formelles de la couleur et de la nuance locales, communiquant ainsi profondeur et volume et offrant une réflexion sur le sens des ombres.
Grâce à sa démarche unique, qu’elle qualifie de « conjugaison visuelle », S. Halaby déconstruit le réel, en décompose les éléments essentiels et les rebâtit sous forme abstraite. L’artiste est convaincue que les manières de voir et de penser peuvent être transformées en approchant l’art autrement et non simplement en développant de nouvelles théories de l’esthétique. Ces nouvelles approches influenceraient les progrès de l’enseignement, de la technologie et de la société dans son ensemble. Forte de cette perspective progressiste, S. Halaby poursuit ses expérimentations par le dessin, la gravure, l’art cinétique informatique et la peinture sans châssis.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring