Étudiante à l’Escuela Nacional de Bellas Artes, puis en Europe en 1955, Sara Facio travaille, à partir de 1957, pour des journaux argentins et étrangers, puis comme assistante d’Annemarie Heinrich. Photographe, passionnée de livres de photographies, notamment de portraits, elle écrit sur cet art et s’impose ainsi comme pionnière dans la réflexion sur l’histoire de la photographie dans son pays. Sa carrière commence en 1960 lorsqu’elle s’associe avec sa compatriote Alicia d’Amico pour fonder un studio. Jusqu’en 1985, les deux femmes cosignent plusieurs ouvrages : Buenos Aires (1968), Geografía de Pablo Neruda (1973), Retratos y Autorretratos (« Portraits et autoportraits », 1973), Humanario (1976). Dès 1973, elle crée, avec A. d’Amico et la Guatémaltèque María Cristina Orive (1931), la première maison d’édition latino-américaine de livres de photographies, La Azotea. Dans les années 1990, elle continue à publier, seule, des livres de portraits dans la veine de sa collaboration avec A. d’Amico : Foto de escritor 1963/1973 (1998), Retratos 1960-1992 [« Portraits 1960- 1992 », 1992], Leyendo fotos [« En lisant des photos », 2002] et Encuadre y foco [« Cadrez et focalisez », 2003] qui, davantage qu’un guide pratique, met en œuvre une réflexion sur le rôle social et culturel de la photographie.

Au fil de ses productions, la photographe devient une figure majeure de la scène photographique nationale. Membre fondateur et permanent du Conseil argentin de la photographie, créé en 1979, elle a organisé plusieurs expositions puis, après 1995, devient responsable du secteur de photographie du Museo Nacional de Bellas Artes (MNBA). Elle a aussi créé la galerie photographique du théâtre San Martin en 1985, espace de référence pour les expositions photographiques dans le pays. L’Imago Espacio de Arte en Argentine lui a consacré en 2008 une très importante exposition monographique personnelle : Antológica 1960-2005.