Blanchard, Lara C. W., “Defining a Female Subjectivity: Gendered Gazes and Feminist Reinterpretations in the Art of Cui Xiuwen and Yu Hong,” in positions asia critique, vol. 28, n° 1, 2020
→Erickson, Britta, Decrop, Jean-Marc, Yu Hong. Figure and Ground, Hong Kong, Map Book Publishers, 2006
→Tetmajer von Przerwa, Xenia, “Yu Hong’s Witness to Growth: Historic Determination and Individual Contingency,” in Yishu: Journal of Contemporary Chinese Art, vol. 2, n° 3, 2003
Yu Hong: The World of Saha, Long Museum West Bund, Shanghai, mars-mai 2019
→Yu Hong: Wondering Clouds, Long March Space, Beijing, novembre-décembre 2013
→Yu Hong: Golden Sky, Ullens Center for Contemporary Art, Beijing, juillet-septembre 2010
Peintre chinoise.
À l’âge de quatorze ans, YU Hong entame sa formation artistique à l’école secondaire de l’Académie centrale des beaux-arts de Beijing. Elle est ensuite acceptée dans le cursus de peinture à l’huile de l’académie, où elle est la seule femme sur treize étudiants. En 1988, elle y devient enseignante et tient sa première exposition personnelle deux ans plus tard. Peu après, elle épouse l’artiste chinois Liu Xiaodong (1963-). En 1995, sa maîtrise du réalisme figuratif lui permet d’intégrer le master de beaux-arts de l’académie, au moment même où se forme la scène artistique contemporaine chinoise.
À partir de 1976, après dix ans de Révolution culturelle, les artistes de Chine se mettent en quête d’un nouveau langage artistique. Pour la première fois depuis des décennies, elles et ils se sentent plus libres de dévier du réalisme socialiste approuvé par le gouvernement et de réinventer la culture. YU Hong appartient à ce groupe d’artistes appelé la Nouvelle Génération, dont les œuvres sont souvent jugées éminemment personnelles. Mùjí chéngzhǎng [Voir grandir, 1991-en cours] fournit un exemple de série de toiles inspirée de sa propre vie. Par exemple, dans Yu Hong, deux ans (1999-2002), on voit l’artiste marcher dans un parc main dans la main avec sa mère. En commentaire de son enfance à l’ère socialiste, elle juxtapose à cette toile une image tirée d’un illustré des années 1960, dans laquelle de jeunes Gardes rouges brandissent des affiches représentant la peinture à l’huile Le président Mao va à Anyuan (1967) de Liu Chunhua (1944-), œuvre connue de tous les foyers chinois de l’époque.
YU Hong poursuit son exploration de la vie des femmes en société dans sa série Tā [Elle, 2003]. Afin de présenter l’intersection de la mémoire historique et de l’expérience personnelle, elle représente différentes femmes dans des espaces publics et privés. Dans Tā-nǚ jǐngguān [Elle – Policière, 2004], une agente de police est représentée à l’accueil d’un commissariat. Sur le panneau de gauche sont reproduites trente photographies d’identité de la femme, évoquant son identité disciplinée de policière.
En 2013, YU Hong présente une nouvelle série d’œuvres dans une exposition personnelle, Yù Hóng : Yōu yún à la galerie Long March Space à Beijing. Les toiles de l’exposition dévoilent les vies émotionnelles de ses nounous, dont beaucoup ont souffert de dépression. Dans Sùshǒu [Doigts simples, 2013], une jeune fille mélancolique est représentée allongée dans deux positions, alors que des mains dans diverses poses flottent au-dessus d’elles. Son œuvre récente Suōpó zhī jìng [Le Monde de Saha, 2019] fait référence à une locution bouddhiste, « le monde à supporter ». Cette série aborde, entre autres éléments thématiques, la cosmologie indienne et la résilience humaine.
YU Hong a exposé dans des expositions collectives à la galerie Michael Goedhuis à New York, à l’Upriver Art Museum de Chengdu, au musée des Beaux-Arts de Boston et dans bien d’autres lieux. Son œuvre se trouve dans les collections publiques du musée Ludwig à Cologne, au musée des Beaux-Arts de Singapour et au musée des Beaux-Arts de Shanghai.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2022