Malé, Salia, Maa Tere Manalen, cat. exp., Frac Bourgogne, Dijon (7 fevrier – 16 mai 2009), Dijon, 2010, Frac Bourgogne
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Laanemets, Mari, Martínez, Chus, Recarens, Tere, Heitere, weitere, polterei, Dijon / Barcelone, Frac Bourgogne / Galeria Toni Tàpies / Generalitat de Catalunya, 2005
Terremoto, La Capella, Barcelone, 17 janvier – 17 février 1996
→Tere Recarens, Centro de Arte Contemporáneo de Málaga, Malaga, 18 avril – 21 mai 2006
→Maa Tere Manalen, Frac Bourgogne, Dijon, 7 fevrier – 16 mai 2009
Artiste pluridisciplinaire espagnole.
Tere Recarens se forme à l’école Massana de Barcelone (1983-1989), à l’école supérieure d’art et de design de Grenoble (1991-1992) et à l’école supérieure d’art et de design de Marseille (1993-1994). Elle vit et travaille entre Berlin et Barcelone. Elle utilise dans ses propositions interdisciplinaires le dessin, la parole, la photographie, la vidéo et l’installation, avec un langage immédiat qui fait appel à l’humour, l’ironie et l’irrévérence. Elle accorde une grande importance à l’idée du voyage, compris comme un déplacement physique et géographique, mais également comme un trajet émotionnel et relationnel. Dans ce sens, ses voyages et sa biographie configurent le matériel de travail de sa trajectoire. Bamako, Barcelone, Paris, Berlin ou Téhéran ont servi de cadre à ses expéditions et à son œuvre. T. Recarens conçoit des sortes d’autoportraits en puisant dans sa capacité d’adaptation et de lecture de l’environnement immédiat et dans les liens qu’elle établit avec les autres. Elle joue dans certains cas avec le langage, dans d’autres avec les éléments de la culture matérielle, comme les tissus, pour aborder à chaque fois les notions d’identité et d’appartenance à partir de sa propre expérience.
L’art en tant qu’expérience disruptive et critique qui ne diffère pas de la vie est la toile de fond sur laquelle se déroulent la plupart des propositions de T. Recarens. Ce principe s’applique dans beaucoup d’œuvres à son propre vécu, mais parfois c’est la perception artistique elle-même qui fait l’objet de déconstruction, comme dans Terremoto [Tremblement de terre], qui appartient à la collection du Musée d’art contemporain de Barcelone (MACBA). Créée en 1994 et présentée pour la première fois à Marseille la même année, puis deux ans plus tard dans la chapelle de l’ancien hôpital de Barcelone, cette œuvre a été remontée en 2016 pour figurer dans l’exposition collective Punk. Sus rastros en el arte contemporáneo [Punk. Ses traces dans l’art contemporain], organisée par le MACBA. Il s’agit d’une des œuvres les plus marquantes de l’artiste. L’aspect ludique, l’impertinence, l’effet de surprise, l’absurde et le défi de transgresser les normes apprises, que l’on retrouve dans cette installation, accompagnent toute sa production.
T. Recarens interpelle directement le spectateur, lui enjoignant de se situer de façon très concrète face à l’œuvre d’art et au contexte d’exposition, mais elle va plus loin encore et convoque le caractère instable du monde environnant. Elle est également engagée dans la dénonciation de l’oppression des femmes, notamment en Iran. Elle entretient par ailleurs des liens étroits avec la culture de ce pays. Il faut mentionner en particulier l’installation Baharestan Carpet, présentée au MACBA en 2023, dans le cadre de l’exposition Colección MACBA. Preludio. Intención poética [Collection MACBA. Prélude. Intention poétique]. Peint sur carton, le tapis recueille des histoires et des légendes iraniennes, tandis que le visiteur est invité à le fouler et à intégrer la communauté de vie qu’évoquent les histoires.
Elle expose régulièrement depuis les années 1990 dans des galeries et institutions comme l’Arts Santa Mònica de Barcelone (2004), le CAC (centre d’art contemporain) de Malaga (2006), le FRAC Bourgogne à Dijon (2009) ou l’espace Art At Work de Turin (2014).
Une notice réalisée en collaboration avec le MACBA Museu d’Art Contemporani de Barcelona dans le dans le cadre du programme « Role Models »
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