Saloua Raouda Choucair, Fractional Module, 1947-1951, huile sur toile, 49,5 x 59 cm, Courtesy Saloua Raouda Choucair Foundation
Ce colloque est organisé dans le cadre d’un partenariat entre le musée national d’Art moderne et le Département Culture et Création – Centre Pompidou, et l’association AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions. Il s’inscrit dans la programmation autour de l’exposition Elles font l’abstraction. Une autre histoire de l’abstraction au XXe siècle qui aura lieu du 5 mai au 6 septembre 2021 (dates sous réserve) au Centre Pompidou puis du 8 octobre 2021 au 30 janvier 2022 au Guggenheim Bilbao.
Malgré quelques exceptions notables, telles que l’exposition Karo-Dame – Konstructive, Konkrete und Radikale Kunst von Frauen von 1914 bis heute présentée à la Aargauer Kunsthaus en 1995, le rôle fondamental joué par les femmes dans le développement de l’abstraction a longtemps été minoré. Si, dès 2009, le Centre Pompidou participe au rééquilibrage nécessaire à travers l’accrochage de ses collections elles@centrepompidou, les dernières avancées historiographiques qu’illustrent les nombreuses publications, monographies et expositions thématiques récentes, permettent de réévaluer aujourd’hui l’importance de la contribution des artistes femmes à des différents courants de l’abstraction, tout en questionnant les schémas historiques du passé. Pour la première fois, Elles font l’abstraction propose une histoire de l’abstraction depuis le XIXe siècle articulant les apports spécifiques des femmes à ce nouveau langage.
Sous le commissariat général de Christine Macel, avec Karolina Lewandowska pour la photographie, cette exposition ambitionne de mettre en lumière les apports d’une centaine d’artistes femmes à l’abstraction jusqu’aux années 1980, avec quelques incursions inédites dans le XIXe siècle. En se concentrant sur les parcours d’artistes, parfois injustement éclipsées, l’exposition propose de questionner les canons établis et d’écrire une autre histoire de l’abstraction. Elle met en évidence les tournants décisifs qui ont marqué cette évolution, en évoquant aussi bien les recherches entreprises par les artistes, individuellement ou en groupe, que les expositions fondatrices.
Ce colloque co-organisé rassemble chercheurs et chercheuses d’horizons divers, afin de réfléchir collectivement à la réécriture de l’histoire de l’abstraction en réévaluant les apports des artistes femmes. Il permet, tout d’abord, de questionner l’histoire de l’art conçue comme une succession de pratiques pionnières. En interrogeant les acceptions du terme « abstraction » selon les époques, les géographies et les média employés, il cherche à démontrer sa complexité. Enfin, il est l’occasion d’étudier la circulation des pratiques abstraites dans le monde dans le but d’ouvrir le débat sur les canons établis par la modernité occidentale.
Les communications font l’objet d’une captation audiovisuelle et sont susceptibles d’être publiées, pour certaines, sous forme d’articles dans une publication dédiée ou sur les sites Internet des institutions organisatrices.
Il est traduit simultanément en français et en anglais.
Le colloque se déroule en ligne les 19, 20 et 21 mai 2021.