Forti Micol (dir.), In the Beginning … the Word became flesh, cat. expo., Pavillon du Vatican à la LVIe Biennale de Venise, Rome, Gangemi Editore, 2015
Silentio Pathologia, Pavillon de la Macédoine à la LVe Biennale de Venise, 2013
→Haruspex, Pavillon du Vatican à la LVIe Biennale de Venise, 2015
Plasticienne macédonienne.
Elpida Hadzi-Vasileva est une artiste contemporaine née en Macédoine. Elle obtient une licence de sculpture avec mention à la Glasgow School of Fine Art en 1996 et un master dans la même discipline au Royal College of Art de Londres en 1998. Sa pratique mêle plusieurs médiums, notamment la sculpture, l’installation, la vidéo, le son, la photographie et les interventions architecturales. La thématique principale qu’E. Hadzi-Vasileva traite dans son œuvre est le lien qu’entretiennent les spécificités de chaque site où elle réalise ses installations avec la science, l’histoire, la technologie, la communauté, le patrimoine, la nature, le paysage, l’écologie et la cosmologie. Elle utilise souvent des matériaux non traditionnels et des technologies et matières élaborées en laboratoire avec des scientifiques et des biologistes.
Au début de son parcours, E. Hadzi-Vasileva s’intéresse au domaine de la botanique, puis, quelques années plus tard, ses expérimentations se portent sur celui de la faune. L’une des caractéristiques principales de son travail est le « tricotage » (pièces florales inertes exposées à même la nature, faites de branches, de feuilles, d’herbe, d’arbres, de racines ou de planches, mais aussi de panses de vaches, de cocons, de peaux de rats et de poissons, et autres rebuts de l’industrie carnée), grâce auquel elle crée de magnifiques structures présentées sous forme d’installations individuelles ou conçues en dialogue avec l’architecture d’un lieu spécifique. Pour la première catégorie, qui inclut les œuvres Connection (1995), Re-evolution (1996), Revival (1997) ou Ambush (2000), l’artiste veut faire renaître des branches cassées et des plantes abîmées en les plaçant dans de nouveaux environnements. Pour la série d’œuvres fondée sur le monde animal, dont font entre autres partie Epidermis (2001), Butterflies in the Stomach (2008), Fragility (2015), Making Beauty (2016) et Angels and Animal Delights (2017), elle façonne à la main des dentelles tissées à partir d’organes internes et externes d’animaux. Ce type de réutilisation rend au vivant sa dignité, tout en sensibilisant le public au cycle de régénération de certaines formes de vie. Le discours de l’artiste s’étend également au domaine des géants de l’industrie pharmaceutique qui se livrent à des tests sur les animaux et les humains et sont en mesure de fabriquer des virus ou autres armes biologiques susceptibles de menacer la vie et l’équilibre terrestres. La complexité, la multiplicité des niveaux de lecture, l’intertextualité, la transhistoricité et l’existentialisme du travail d’E. Hadzi-Vasileva sont autant d’éléments susceptibles d’attirer et de passionner le public. Certain·e·s y seront sensibles, d’autres non, comme l’illustre bien la définition de l’esthétique proposée par Umberto Eco dans son ouvrage Histoire de la laideur (2007) : « Le rebut des uns fait le bonheur des autres. »
En 2013, E. Hadzi-Vasileva représente la Macédoine lors de la Biennale de Venise et en 2015 le Vatican fait appel à elle pour le pavillon du Saint-Siège à cette même Biennale. À Skopje, elle reçoit en 2016 la médaille d’or à la Biennale Osten de dessin, puis en 2017 le grand prix à la Biennale Osten des artistes primé·e·s. Elle est également lauréate de prix décernés par le Wellcome Trust, la Pollock-Krasner Foundation, l’Arts Council England et le ministère de la Culture de Macédoine. Ses œuvres ont été exposées in situ en ville et à la campagne, à l’intérieur comme à l’extérieur, notamment à la Danielle Arnaud Gallery et au Pied à Terre à Londres, à la Fabrica Gallery à Brighton, à la cathédrale de Gloucester, ainsi qu’à L’H du siège à Valenciennes et au Kilmainham Gaol Museum à Dublin.
Elles sont également conservées dans de nombreuses collections particulières dans le monde, ainsi que dans plusieurs collections publiques, notamment celles des musées Luxelakes·A4 à Chengdu (Chine) et du Vatican, celles de l’Office of Public Works à Dublin, du théâtre Križanke à Ljubljana (Slovénie), du musée d’Art contemporain de Casoria (Italie), du Middlesbrough Institute of Modern Art (MIMA) à Middlesbrough et de la New Hall Art Collection à Cambridge (Royaume-Uni).