Aliotti, Károly, Şaşmazer, Nilüfer and Aksoy, Farah (dir.), Füreya, Istanbul, MASA, 2017
→Kulin, Ayşe, Füreya, Istanbul, Everest Yayınları, 2017
→Edgü, Ferit, Füreya: Ateş ve Sır, Maçka Sanat Galerisi, Istanbul, 1992
Füreya, Akaretler Sıraevler, Istanbul, novembre 2017 – janvier 2018
→Füreya, Náprstek Museum of Asian, African and American Cultures (Náprstkovo Muzeum), Prague, octobre 1964
→Füreya, Galerie M.A.I., Paris, juin 1951
Céramiste turque.
Née le 2 juin 1910, Füreya Koral est la première artiste céramiste de Turquie. Elle vient d’une famille renommée d’écrivaines, écrivains, intellectuelles, intellectuels et artistes : elle est notamment la nièce de la peintre Fahrelnissa Zeid (1901-1991) et de la graveuse Aliye Berger (1903-1974). Bien qu’elle ait baigné dans l’art dès son enfance, ce n’est que plus tard que F. Koral se lance dans sa propre production, à la suite de problèmes de santé. En 1947, alors qu’elle séjourne dans un sanatorium en Suisse pour soigner sa tuberculose, sa tante A. Berger lui apporte de la terre glaise pour la distraire. F. Koral apprécie tant ce matériau qu’elle continue de modeler avec. Pendant sa cure, elle découvre la céramique d’art à travers ses lectures et prend des leçons de peinture auprès d’un artiste polonais. Quelques années plus tard, elle visite des ateliers de céramique à Lausanne et Paris, où elle apprend les techniques de cuisson et organise sa première exposition. F. Koral reste toutefois une autodidacte, ce qui la conduit à découvrir le style unique qui lui est propre et qui, plus tard, mariera les arts traditionnel et moderne.
Après sa convalescence et son retour à Istanbul en 1951, F. Koral installe son atelier de céramique dans son appartement, qui devient ainsi le premier atelier privé de céramique en Turquie. Les céramistes en herbe s’y exercent et elle y accueille de nombreuses personnalités du monde de la littérature, du spectacle et de l’art, créant un milieu propre à la stimulation intellectuelle. Elle participe à plus de trente expositions entre 1951 et 1971, y compris à Washington, Mexico et Prague, et reçoit de nombreuses récompenses. À une époque où la céramique est cantonnée à la production d’objets du quotidien en trois dimensions, F. Koral repousse les limites artistiques du matériau pour en faire un élément architectural. Ses premières œuvres sont de petits panneaux expressionnistes abstraits et des plaques arborant des reliefs botaniques qui sont accrochés aux murs des pièces de la maison, comme des tableaux. Toutefois, elle est surtout connue aujourd’hui pour ses grands panneaux muraux de céramique exposés dans des lieux publics, à l’instar des peintures murales mexicaines qu’elle admirait.
Les grands panneaux muraux de F. Koral comme ses pièces plus modestes puisent leur inspiration dans les cultures de l’Anatolie et dans sa ville natale, Istanbul. Plutôt que d’imiter les motifs répétitifs et les surfaces planes des carreaux ottomans traditionnels, qui ornent les mosquées et les palais, l’artiste crée des œuvres dynamiques et vivantes à l’aide de méthodes et de styles contemporains, mais n’abandonne jamais les couleurs et les formes – qu’elle rend abstraites – observées dans son enfance, telles que les œillets, les tulipes, les pâquerettes, le rouge brique, le vert, le bleu, le turquoise. Son panneau mural de 1965 Soyut Kompozisyon [Composition abstraite] au Marché des fabricants textiles (İMÇ) s’inspire de la grandiose mosquée Süleymaniye située non loin de là. Trois grandes taches attirent immédiatement le regard, mais l’examen des détails révèle des figures abstraites colorées d’un rose joyeux et des reliefs de verre qui reflètent les changements de lumière.
Plus tard, F. Koral taille aussi de minuscules sculptures et objets du quotidien, comme des tasses, des vases et de la vaisselle en grès. Sa collaboration avec la fabrique de porcelaine d’Istanbul en 1973 mêle objets fonctionnels manufacturés et création artistique. Ses dernières œuvres à partir de 1970, comme Evler [Maisons, 1980-1985] et Yürüyen İnsanlar [Gens qui marchent, 1992], qui comportent des abstractions de poissons et d’oiseaux, sont des séries de sculptures inspirées de sa vie quotidienne à Istanbul et de son propre monde intérieur.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring