Lenora de Barros : Umas e outras, cat. exp., Galeria Laura Alvim, Rio de Janeiro (2013), Rio de Janeiro, Galeria Laura Alvim, 2013
→Lenora de Barros, New York, Broadway 1602 Uptown, 2015
→Issoéossodisso, Lenora de Barros, cat. exp., Paço das Artes, Sao Paulo (30 avril – 30 juillet 2016), Sao Paulo, Paço das Artes, 2016
Procuro-me, Centro Cultural Sérgio Porto, Rio de Janeiro, 2002
→Lenora de Barros : De stempos, Laura Marsiaj Arte Contemporanea, Rio de Janeiro, 2011
Plasticienne brésilienne.
Sous l’influence du travail de son père, le plasticien Geraldo de Barros (1923-1998), et des autres artistes de sa génération, Lenora de Barros s’intéresse très tôt au concrétisme. En 1970, elle obtient une licence en linguistique à l’Escola de Filosofia de l’Universidade de São Paulo et engage aussitôt une réflexion sur les intersections entre sa pratique poétique, déjà avancée, et les arts visuels. En 1975, elle dirige la revue d’art expérimental et de poésie visuelle Poesia em Greve, aux côtés d’Augusto de Campos, Haroldo de Campos, Julio Plaza et Regina Silveira. En 1979, elle élabore l’un de ses premiers poèmes visuels, Poema [Poésie en grève], une série de photographies montrant sa langue en train d’interagir avec le mécanisme d’une machine à écrire. Elle consacre le plus clair des années 1980 à l’écriture de poèmes et publie son premier livre, Onde Se Vê, en 1983. Cette même année, elle présente ses poèmes visuels à la XVIIe Biennale de São Paulo, dans une section intitulée « Arte em videotexto » [Art en vidéotexte]. De 1986 à 1989, L. de Barros travaille au quotidien Folha de S. Paulo, d’abord comme assistante éditoriale, puis comme responsable de la rubrique artistique.
En 1990, son mari et elle partent vivre à Milan. Elle n’y reste que deux ans, mais sa rencontre avec les artistes de l’avant-garde italienne ravive son intérêt pour l’espace des mots et sa propre production plastique. C’est en 1990 à Milan qu’elle présente sa première exposition personnelle, Poesia É Coisa de Nada, constituée de 5 000 balles de ping-pong qui jonchent le sol de la galerie, le titre de l’exposition se trouvant inscrit sur chacune d’elles. Les balles, ou « ping-poèmes » comme L. de Barros les appellera plus tard, deviendront un motif récurrent de sa pratique artistique et apparaîtront dans plusieurs installations et performances au cours des deux décennies suivantes. À partir de 1994, elle met ces balles rebondissantes en mouvement pour intégrer leur son à l’œuvre.
De 1993 à 1996, l’artiste tient une chronique hebdomadaire intitulée « Umas » [Certaines] dans le Jornal da Tarde, un quotidien de São Paulo. L. de Barros utilise cette rubrique pour expérimenter et dialoguer avec d’autres artistes. Elle y présente des performances photographiques et des poèmes visuels qui explorent la relation entre l’image et le texte. L. de Barros a expliqué que cette chronique lui tenait lieu de laboratoire personnel et beaucoup de ces écrits ont plus tard servi de base à des œuvres. Si le texte reste au cœur de son travail, elle étend sa pratique artistique aux performances en direct, filmées ou photographiées. Toujours active aujourd’hui, L. de Barros travaille selon les principes du pop art, de Fluxus, de l’art conceptuel et de l’art corporel autour de la communication visuelle et verbale. Elle a reçu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles figurent la Bolsa da Fundação Vitae (bourse de la fondation Vitae, 2002) et le Prêmio Multicultural do Jornal O Estado de São Paulo (prix multiculturel du journal O Estado de São Paulo, 2000). Ses œuvres font partie de collections telles que celles du Museu d’Art Contemporani de Barcelone, du Museu de Arte Moderna de São Paulo, du Centro Cultural São Paulo et de la Daros Latinamerica Collection à Zurich.
© Radical Women: Latin American Art, 1960-1985
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions