Lisa Yuskavage, cat. expo., Christopher Grimes Gallery, Santa Monica (6 janvier – 17 février 1996), Santa Monica, Smart Art Press, 1996
→Jenkins Tamara, Lisa Yuskavage: Small Paintings 1993-2004, New York, Harry N. Abrams, 2004
→Lisa Yuskavage, cat. expo., David Zwirner Gallery, New York (18 octobre – 18 novembre 2006), New York, Zwirner & Wirth, 2006
Lisa Yuskavage, Institute of Contemporary Art, Philadelphie, 2 décembre 2000 – 9 février 2001
→Lisa Yuskavage, Museo Tamayo Arte Contemporaneo, Mexico, 22 juin – 17 septembre 2006
→Lisa Yuskavage, the Brood: Paintings 1991-2015, Rose Art Museum, Waltham, 12 septembre – 13 décembre 2015
Peintre états-unienne.
Après des études à la Tyler School of Art, Lisa Yuskavage obtient son MFA (Master of Fine Arts) à la Yale School of Art de New Haven en 1986. Dès ses premières expositions collectives, elle pose directement la question du genre (Little Men/Little Women [Petits hommes, petites femmes], New York, 1992 ; The Anti-Masculine, Los Angeles, 1992). Elle arrive en effet sur la scène artistique au début des années 1990 avec des peintures qui décrivent un univers exclusivement féminin. Des jeunes femmes nues, délicates mais pourvues d’attributs sexuels très visibles, évoluent dans un intérieur ou à la campagne. Les scènes sont souvent explicitement érotiques, ou tout du moins situées dans une ambiance langoureuse. L’artiste utilise le sujet féminin à un moment où le féminisme, tel qu’il se manifeste dans l’art, tend à refuser la représentation de la femme. Mais, si ses femmes semblent vues à travers le regard d’un homme – l’artiste évoque volontiers le fait qu’elle a été élevée dans un milieu populaire, où l’image idéalisée de la femme se limite à celle des calendriers de camionneurs –, ces œuvres sont toutefois plus complexes qu’il n’y paraît : leur réalisation comme leur iconographie s’inscrivent dans la lignée des œuvres classiques.
Comme certains maîtres du XVIIe siècle, l’artiste élabore ses compositions à l’aide de plusieurs esquisses ainsi qu’avec l’appui de figurines tridimensionnelles lui permettant d’étudier précisément les jeux de lumière. Le style emprunte aux formes contournées du maniérisme ; les visages évoquent l’œuvre de Jean Honoré Fragonard ; les poses des jeunes femmes et la lumière qui les ceint rappellent tantôt les compositions de Johannes Vermeer, tantôt celles de Balthus. Interviennent également des emprunts à l’univers compassé de la styliste Laura Ashley, à celui, mièvre, des illustrations anglo-saxonnes ou japonaises réservées aux petites filles, ainsi qu’aux magazines pornographiques. Cet ensemble disparate d’éléments à la limite du mauvais goût et d’autres relevant d’un style élevé baigne dans des tonalités aux couleurs de bonbon acidulé qui contribuent à son ambiguïté foncière. Ces peintures traitent la femme, objet et sujet de désir, avec autant de plaisir et de complaisance que de distance et d’ironie. Comme Jenny Saville et Cecily Brown, L. Yuskavage est l’une des représentantes majeures de la peinture figurative féminine contemporaine. Le Museum of Modern Art de New York (MoMA) a acquis plusieurs de ses œuvres.