Lois Mailou Jones : peintures, 1937-1951, Tourcoing, Presses Georges Frère, 1952
→Tritobia Hayes Benjamin, Life and Art of Lois Mailou Jones, San Francisco, Pomegranate Artbooks, 1994
The Life and Work of Lois Mailou Jones, Martha’s Vineyard Museum, Edgartown, 12 juin – 23 août 2015
→Full Spectrum : The Prolific Master within Lois Mailou Jones, D.C. Commission on the Arts and Humanities, Washington, 3 novembre 2014 – 30 janvier 2015
Peintre états-unienne.
Encouragée par la sculptrice afro-américaine Meta Warrick Fuller, Lois Mailou Jones intègre l’école de design et l’école des beaux-arts du Boston Museum, dont elle est la première diplômée afro-américaine. Extrêmement douée, elle fait sa première exposition personnelle à l’âge de 18 ans et travaille comme assistante de la costumière Grace Ripley. Écartée de l’enseignement du fait de sa couleur, elle doit attendre 1930 pour rejoindre ce qui sera le berceau de la Renaissance de Harlem : l’université Howard, dont elle devient l’un des plus éminents professeurs. En 1937, à Paris, elle perfectionne son art à l’académie Julian. Elle adopte alors la peinture de plein air aux côtés du peintre Émile Bernard (1868-1941). Ses scènes de rue parisiennes, exécutées dans un style impressionniste comme Place du Tertre (1938), sont appréciées au Salon des indépendants en 1938. Elle découvre l’art africain, alors très en vogue dans les galeries parisiennes, qui nourrit notamment Les Fétiches (1938). De retour à New York, l’artiste oriente ses sujets sur le quotidien des Afro-Américains. La dignité qui se dégage d’un vieil homme sur le point d’être lynché dans Meditation (1944) ou la beauté émanant d’une jeune fille nettoyant un poisson dans Jennie (1943) lui valent un large succès critique et public.
Longtemps discriminée par les institutions, L. M. Jones devient en 1955 la première Afro-Américaine admise à la Société des artistes de Washington. Mariée à l’artiste haïtien Louis Vergniaud Pierre-Noël en 1953, elle effectue de fréquents séjours à Haïti où ses toiles se font plus colorées, ses formes plus épurées, voire abstraites. Ses sujets évoluent également vers plus de spiritualité, comme Vévé vaudou II (1963). Fruit de séjours répétés dans des pays d’Afrique au début des années 1970, Ubi Girl from Tai Region (1972) révèle son sens aigu du design. À la fois peintre, styliste, illustratrice et professeure de talent, L. M. Jones a mené une brillante carrière dédiée à la mise en lumière de l’art afro-américain.