Schädler, Linda (dir.), RELAX, what do we want to keep?, cat. exp., Graphische Sammlung ETH Zürich, Zurich (29 août – octobre 28 2018), Vienne, Verlag für moderne Kunst, 2018
→Müller, Irene, Philip Ursprung, Tschumi, Emanuel (dir.), RELAX, we save what you give, Zurich/Nuremberg, edition Fink/Verlag für Moderne Kunst, 2006
→Schindler, Annette, and Landert, Markus (dir.), chiarenza & hauser. thinking alone is criminal, cat. exp., Art Museum Canton Thurgau and Kunsthaus Glarus (1994-1995), Sulgen, Niggli Verlag, 1994
what do we want to keep?, Graphische Sammlung ETH Zürich, Zurich, 29 août – 28 octobre 28 2018
→GO MIO. The secret rationale behind world culture, Museum Folkwang, Essen, 25 avril – 15 juin 2008
→thank you, Capp Street Project, San Francisco, 9 juin – 30 juillet 1994
Artiste conceptuelle franco-suisse.
Marie-Antoinette Chiarenza grandit à partir de 1963 à Paris, dans un milieu de travailleurs italiens immigrés. De 1977 à 1982, elle étudie la philosophie de l’art à la Sorbonne et l’art au Massachusetts College of Art, à Boston, ainsi qu’au Pasadena City College, à Pasadena (États-Unis).
En 1983, de retour à Paris, elle rencontre l’artiste Daniel Hauser (né en 1959) au Girophare, un squat établi dans une ancienne usine. Ils commencent leur collaboration, d’abord sous le nom Chiarenza & Hauser, puis sous celui de RELAX (chiarenza & hauser & co). Dès leurs débuts, leur pratique se fonde sur des attitudes féministes, interrogeant la masculinité critique, les hiérarchisations sociales et les canons de l’histoire de l’art, comme ils le déclarent virtuellement dans des œuvres photographiques de cette période, telles que you are what you see we are what you want (1991) ou I am a woman, why are you not? (1995-2001). RELAX emploie une large gamme de médiums, dont la photographie, la vidéo, le dessin et la performance, souvent assemblés dans des installations complexes qui résistent à une lecture simple. Leurs œuvres, dont les titres ressemblent à des slogans, peuvent laisser croire que le collectif rend service au public, mais elles sapent parfois avec ironie cette stratégie. En 1985, M.-A. Chiarenza s’installe en Suisse, d’abord pour vivre et travailler à Bienne, puis, à partir de 2002, à Zurich.
Pour l’artiste, travailler de manière collective au sein de RELAX (chiarenza & hauser & co) est une critique manifeste de l’idée artistique d’autonomie. La mention « & co », dans le nom du collectif, fait référence à leurs divers collaborateurs et collaboratrices temporaires, dont nombre ne sont pas nécessairement issus du monde de l’art. Par exemple, en 2021, RELAX conçoit le projet HEALTH COMPLEX, présenté au sein de l’exposition Art as Connection à l’Aargauer Kunsthaus, en collaboration avec le personnel de l’hôpital local d’Aarau, en Suisse. Dans ses productions soigneusement développées, le groupe reproduit de différentes manières les traces d’œuvres précédentes et parfois même objectifie ses propres déclarations pour les diffuser et les incorporer dans le monde physique. Dans cette pratique autoréférentielle se niche une approche profondément autoréfléxive, visant la transparence aussi bien que la complexité, jamais aisée à saisir mais invitant tout de même à la coopération.
RELAX a obtenu plusieurs bourses et résidences, principalement en Amérique et en Europe, entre autres à l’Institut suisse de Rome en 1997. Par ailleurs, en 1992, M.-A. Chiarenza commence à dispenser un enseignement pratique à l’École d’arts visuels Berne et Bienne ainsi qu’à Zurich. À partir de 2008 et pendant plus d’une décennie, elle est chargée de cours à la Haute École d’art et de design (HEAD) de Genève. De 2008 à 2011, elle est membre de la Commission fédérale d’art de Suisse. RELAX participe à une exposition collective du pavillon de la Suisse lors de la la Biennale d’architecture de Venise Less Aesthetics, More Ethics, en 2000 et s’allie aux architectes Buchner Bründler pour réinterpréter les coulisses de l’assemblée générale des Nations unies, la pièce GA-200, au siège de cette organisation, à New York, avec une intervention intitulée INLAY (2004). Le groupe obtient le prix Meret-Oppenheim en 2002 ainsi que la bourse annuelle de la Ville de Zurich en 2016. RELAX a aussi reçu des commandes de collections d’art renommées, comme la Graphische Sammlung ETH Zürich.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring