Cueco Marinette, Marinette Cueco : hivernages, cat. expo., L.A.R.C. Le Creusot, Le Creusot (février-mars 1991), Le Creusot, L.A.R.C. Le Creusot, 1991
→Les sempervirens, Marinette Cueco, cat. expo., Maison des arts de Bagneux, Bagneux (2006), Paris, Éditions du Panama, 2006
→Stella Rachel, Goldberg Itzhak, Marinette Cueco. Hors des sentiers, Paris, Fondation Villa Datris Paris/Espace Monte-Cristo / Galerie Univers/Colette Colla, 2019
Marinette Cueco, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Paris, 1986
→Marinette Cueco, musée des Beaux-Arts de Pau, Pau, 2006
→Marinette Cueco, Herbailles, galerie Univers / Colette Colla, Paris, 11 avril – 27 juillet 2019
Sculptrice française.
Marinette Cueco développe depuis les années 1970 un travail sculptural dont les matériaux principaux sont issus de la nature, qu’ils soient végétaux ou minéraux. Pratiquant le tissage et la tapisserie depuis 1960, M. Cueco réalise des pièces qui vont des sculptures les plus monumentales aux assemblages les plus modestes : les premières, in situ, sont pensées de façon provisoire, tandis que les seconds, en dépit de leur apparente fragilité, s’avèrent peu périssables. Son œuvre, éloignée d’une esthétique conquérante des espaces sauvages, s’inscrit dans une culture où le rapport à la nature s’envisage d’abord comme une forme de collaboration, dans un respect mutuel : M. Cueco se refuse à acheter ses matériaux, préférant la cueillette méthodique dans le jardin, au gré de longues promenades pédestres. Ses formes sont dès lors dépendantes des saisons, de la raréfaction ou de l’abondance des plantes. Mais chaque végétal retient son attention, des écorces d’arbres aux feuilles des légumes du potager, en passant par les mauvaises herbes ou la mousse qui prolifère. De la même manière, les galets ou les morceaux d’ardoise les plus simples, les terres les plus tourbeuses ne la rebutent pas. Elle choisit en fonction de critères (souplesse, poids, couleur, odeur…) liés à sa connaissance précise et fine des environnements naturels. Sur ces matières variées, elle se livre à des gestes délibérément simples, qu’elle dit hérités de la culture paysanne, dans laquelle rien n’est jeté et où toute chose peut trouver sa fonction : elle noue, tresse ou tricote de fines résilles végétales dont elle emmaillote les cailloux glanés au bord des chemins. La lenteur de certains processus lui importe : elle, qui se compare à un hérisson soumis à l’« hivernage » et gagné par l’engourdissement, s’intéresse à l’image de la pelote, de la boule, du fagot.
Il est difficile d’établir une chronologie du travail de M. Cueco tant les séries qu’elle entreprend contestent l’idée d’une fin, d’un achèvement catégorique. En 1990, elle entame par exemple une série d’herbiers, intitulés les Herbailles, herbiers de circonstance, qui paraîtront sous la forme de livres d’artiste dont la publication est toujours en cours. Chaque projet est par ailleurs amplement documenté par des dessins préparatoires détaillés, dans lesquels les noms de chaque plante sont placés en regard d’indications désignant les lieux de prélèvement. Dans son attention extrême aux cycles saisonniers et cette intimité avec les plantes et les minéraux, elle apparaît proche de certains de ses contemporains, tels Richard Long (né en 1945) ou herman de vries (né en 1931). Elle a bénéficié de nombreuses expositions personnelles dans des institutions françaises (musée d’Art moderne de la Ville de Paris et château de Rochechouart, en 1987, centre d’art contemporain de Meymac en 1988 et 2006, Le Parvis scène nationale Tarbes-Pyrénées à Ibos, en 1991…), et son travail a été commenté notamment par Gilbert Lascault, Pierre Bergounioux ou Itzhak Goldberg.