Sharon, Miriam, Miriam Sharon’s Alternative Museum: A Book Retrospective 20 Years Art for Peace, Tel Aviv, Miriam Sharon, 1989/2012
→Sharon, Miriam, Art Law: Eco / Com / Systems 1990-2002, New York, Miriam Sharon, 2002
→Dekel, Tal, « Center-Periphery Relations: Women’s Art in Israel during the 1970s, the Case of Miriam Sharon, » Consciousness, Literature and the Arts, no 8(3), 2007, p. 1-22
Passing the Batonette, Four Decades of Feminism in Israeli Art, musée d’Art de Haïfa, Haïfa, 2 juin – 6 octobre 2007
→Issue: Social Strategies by Women Artists, Institute of Contemporary Arts, Londres, 14 novembre – 21 décembre 1980
→Women 78 (19 Israelis Showing Women’s Tendencies in Women’s Art), Maison des artistes, Tel Aviv, 3-30 juin 1978 ; Maison des artistes, Jérusalem, 19 juillet – 6 août 1978
Artiste environnementale et performeuse israélienne.
Miriam Sharon, première artiste autoproclamée féministe d’Israël, est connue pour ses œuvres de land art et d’art environnemental. Sa pratique artistique comprend des performances réalisées hors du cadre des institutions artistiques traditionnelles, des installations, des earth works et du mail art. Les parents de M. Sharon sont originaires de Vienne, en Autriche, et déménagent à Paris avant de s’installer à Haïfa. Elle obtient une licence d’histoire et de théorie de l’art à l’Université hébraïque de Jérusalem puis, entre 1970 et 1977, elle devient critique d’art pour l’Association des peintres d’Israël.
Au début des années 1970, M. Sharon réalise principalement des œuvres participatives dans le désert et dans les zones portuaires industrielles, établissant un lien entre sa pratique et le territoire israélien ainsi que les populations locales. Son œuvre sur toile intitulée Meditative Space Pulpit-ation (1973-1975), qui présente du sable provenant de différents sites d’Israël, est suscitée par la guerre du Kippour de 1973 ; l’artiste vise alors à faire de l’art non plus une simple décoration mais un mode de vie, indépendant du consumérisme. Cette œuvre remporte le prix Dr F. Schiff à la Biennale des jeunes artistes du musée d’Art de Haïfa en 1978. Sa performance Sinai Desert People (1975), qui documente son expérience de vie auprès d’une tribu de Bédouins, est une protestation contre les tentatives d’élimination de ce patrimoine culturel menées par la société du progrès technologique.
En 1977, elle expose à l’Invitational Show de la A.I.R. Gallery et cofonde le projet International Feminist Collaborations avec Mary Beth Edelson (1933-2021), Suzanne Lacy (née en 1945), Nil Yalter (née en 1938) et Ulrike Rosenbach (née en 1943). La même année, M. Sharon lance Art Paper Page, un magazine féministe autopublié traitant de la scène artistique israélienne, largement distribué par voie postale, et présentant des expositions, des entretiens et des articles de fond.
Toujours en 1977, M. Sharon fonde Studio 11, une galerie installée dans son appartement. En 1978, elle organise l’influente exposition collective Women 78, présentée à la Maison des artistes de Tel-Aviv et à celle de Jérusalem. Celle-ci traite de la marginalisation de l’art féministe en Israël et présente des œuvres d’artistes israéliennes. La programmation qui l’accompagne comprend une lecture de poésie par Yona Wallach (1944-1985) ainsi qu’une conférence de M. Sharon intitulée « Pourquoi une exposition de femmes ? ». L’événement crée une division entre M. Sharon, pour qui il existe un lien solide entre l’art et le genre, et certaines artistes participantes, étudiantes de Raffi Lavie (1937-2007), qui conçoivent l’art comme entièrement indépendant du genre.
En septembre 1979, l’exposition Artists in Israel, à la A.I.R. Gallery, présente pour la première fois des artistes israéliennes à New York. Organisée par Rachel bas-Cohain (1937-1982), elle inclut M. Sharon, Yocheved Weinfeld (née en 1947), Aviva Uri (1922-1989), Hannah Shaviv (née en 1949), Shuli Sadé (née en 1952) et Dalia Meiri (née en 1951). L’exposition témoigne des relations profondes que M. Sharon entretient avec la scène artistique féministe new-yorkaise.
En 1990, M. Sharon est exclue de l’exposition Feminine Presence: Israeli Women Artists in the Seventies and Eighties au musée d’Art de Tel-Aviv, dont la commissaire est Ellen Ginton. Malgré le manque de reconnaissance dont elle souffre en Israël, M. Sharon continue de présenter ses œuvres internationalement par le biais d’expositions telles que Issue: Social Strategies by Women Artists à l’Institute of Contemporary Arts de Londres (1980). Un modeste signe de reconnaissance est constitué en 2007 par l’exposition Passing the Batonette: Four Decades of Feminism in Israeli Art au musée d’Art de Haïfa, ainsi que par les recherches menées par l’historienne de l’art Tal Dekel. Les œuvres de M. Sharon mettent au défi les normes sociétales et nourrissent le dialogue sur les arts, le genre et l’activisme en Israël.
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