Miyako Ishuichi, From Hiroshima, Tokyo, Kyuryudo, 2014
→Miyako Ishuichi, Mother’s, Tokyo, Sokyusha, 2002
→Miyako Ishuichi: Time Textured in Monochrome, cat. exp., Centre national du cinéma, musée national d’Art moderne, Tokyo (5 octobre – 11 décembre 1999), Tokyo, Musée national d’Art moderne, 1999
Grain and Image, musée d’Art, Yokohama, 9 décembre 2017 – 4 mars 2018
→Ishiuchi Miyako: Postwar Shadows, J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 6 octobre 2015 – 21 février 2016
→Mother’s, 2000–2005: Traces of the Future, Pavillon japonais, 51e Biennale de Venise, juin-novembre 2005
Photographe japonaise.
Miyako Ishiuchi grandit à Yokosuka, dans un environnement menaçant du fait de sa proximité avec la plus grande base militaire états-unienne du Japon. Elle quitte la ville dès qu’elle en a l’occasion. Elle commence à travailler comme photographe à la fin de la guerre du Vietnam (1955-1975). De retour à Yokosuka, elle entreprend de se confronter au passé, dont elle fait son sujet principal. Elle publie trois livres aux éditions Shashin Thushin-sha. Le premier, Apartment (1978) – des vues d’une petite pièce dans un vieil appartement semblable à celui dans lequel a grandi M. Ishiuchi –, remporte le prix Kimura Ihei en 1979 ; elle est la première femme à en être lauréate. Les deux livres suivants, Yokosuka Story (1979) et Endless Night (1981), documentent les maisons closes et les bars de la ville.
En 1990, M. Ishiuchi publie 1•9•4•7 (IPC), une série de plans rapprochés de mains et de jambes de femmes nées la même année qu’elle. Sa série suivante, Scars (Sokyusha, 2005), se concentre sur les traces laissées sur le corps humain. À la fin de la décennie, elle commence à travailler à partir des effets personnels de sa mère et de son corps vieillissant et marqué : dans Mother’s, chaque élément est soigneusement photographié, individuellement, dans une perspective frontale. À cause d’une querelle de longue date, la mère de M. Ishiuchi avait toujours refusé de la laisser la photographier, mais elle se laisse convaincre juste avant de mourir d’une maladie foudroyante. La série Mother’s est présentée au Pavillon japonais de la Biennale de Venise en 2005. Pour l’artiste, cette œuvre est une manière d’affronter la perte et de comprendre sa mère. Elle reflète aussi les changements importants dont les femmes japonaises ont fait l’expérience après-guerre.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Artistes femmes au Japon : XIXe-XXIe siècle »
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