San Lazzaro Gualtieri di, Natalia Dumitresco, cat. expo., galerie Raymonde Cazenave, Paris (avril 1974), Paris, Galerie Raymonde Cazenave, 1974
→Le Buhan Dominique, Natalia Dumitresco, cat. expo., Artcurial, Paris (mars – mai 1985), Paris, Artcurial, 1985
→Hulten Pontus, Natalia Dumitresco, Alexandre Istrati, cat. expo., musée des Arts décoratifs, Paris (16 septembre – 16 octobre 1987), Paris, Union des arts décoratifs, 1987
Natalia Dumitresco, galerie Arnaud, Paris, 1954
→Natalia Dumitresco, galerie Cavalero, Cannes, 1978
Peintre et sculptrice roumaine.
En 1947, la venue à Paris de Natalia Dumitresco, qui s’est formée à l’Académie des beaux-arts de Bucarest, où elle a épousé en 1939 le sculpteur Alexandre Istrati, est doublement déterminante. Voisine de Brancusi, dont elle devient l’amie, et, ainsi que son mari, la légataire universelle, elle participe étroitement à la reconnaissance institutionnelle du sculpteur, avec, notamment, la publication en 1986 d’une importante monographie sur Brancusi. Par ailleurs, figure de peintre déjà notoire dans le milieu de l’art roumain, marquée pour l’essentiel par la leçon de Kandinsky (elle recevra en 1955 le prix Kandinsky), elle s’affirme rapidement dans le paysage français de l’abstraction d’après-guerre. Austère, rigoureuse, sa peinture, non loin de celle de Vieira da Silva, offre le parti de modulations de schèmes géométriques – carrés, grilles, stries, mailles, cercles, rectangles, losanges –, genre de kaléidoscope de variations infinies autour du vide et de la lumière, dans lequel graphismes et couleurs sont indissociables. Le thème des scénographies citadines y est privilégié : dans la série des grandes villes américaines, peinte en 1972, sont mis en lumière les mécanismes secrets réglant les architectures et les réseaux urbains ; au-delà des armatures et des cellules quadrangulaires qui structurent l’espace en labyrinthes, en dédales optiques, en grouillements moléculaires, ce sont les rythmes, les cadences que l’artiste tente de capter par des répétitions sérielles.
À l’ordre orthogonal s’oppose occasionnellement la fantaisie des spirales ondulant par vagues (illustrations de l’Histoire de brigands de Brancusi, 1925). Un même mélange de rigueur et de poésie géométrique se retrouve dans ses sculptures polychromes en terre cuite peinte et en résine, sortes de constructions structurées par des colonnes ou des fenêtres en unités cellulaires identiques. Accueillie dès 1950 par les galeries parisiennes Breteau et Arnaud, présente au Salon d’octobre de 1952 et 1953, organisé par Charles Estienne, N. Dumistresco est soutenue par la revue Cimaise. Son œuvre, qui reçoit en 1959 le prix Carnegie à Pittsburgh, a fait l’objet, entre autres, de deux expositions importantes : l’une en 1956 au palais des Beaux-Arts à Bruxelles, l’autre en 1960 au Kunstverein Museum de Cologne.