Kandot Elikya, Serra Roberta, Bourrut Lacouture Annette, Fourmanoir Jerome, Etesse Gaëlle, Regard sur Ismaël : Virginie Demont-Breton (1859-1935), Lille, éditions Invenit et musée de Boulogne-sur-mer, 2018
→Demont-Breton Virginie, Les maisons que j’ai connues. 2, Nos amis artistes, Paris, Plon, 1927
Virginie Demont-Breton, visions d’Opale et d’Orient, musée de Boulogne-sur-mer, janvier – avril 2018
Peintre française.
Virginie Demont-Breton étudie dans l’atelier de son père Jules Breton (1827-1906). Elle expose au Salon dès 1880. En 1881, elle obtient la médaille de troisième classe qui lui permet de ne plus soumettre ses œuvres à l’approbation du jury. Sa carrière est prestigieuse, en atteste la liste établie à l’occasion de sa nomination au grade d’officier de la Légion d’honneur en 1914. En 1883, elle est hors concours aux Salons de Paris et elle obtient les médailles d’or aux expositions universelles de Paris en 1889 et 1900. Elle reçoit la médaille d’or à l’exposition universelle d’Amsterdam en 1883, le diplôme d’honneur à l’exposition universelle d’Anvers en 1894. La même année, elle devient chevalier de la Légion d’honneur. En 1897, elle est faite chevalier de l’ordre de Léopold de Belgique. Présidente d’honneur de plusieurs sociétés artistiques, elle est aussi élue présidente d’honneur de l’Union des femmes peintres et sculpteurs en 1900 et, en 1913, membre de l’académie royale d’Anvers en remplacement du peintre Aimé Morot.
En 1880, elle épouse le peintre Adrien Demont (1851-1928), élève de son oncle Émile Breton (1831-1902). En 1890, le couple s’installe à Wissant, dans le Pas-de-Calais. La vie des pêcheurs – et plus particulièrement des femmes et des enfants des pêcheurs – lui inspirent nombre de peintures (Les Tourmentées, L’Homme est en mer, La Trempée, Fils de Pêcheur, Tête de marin, Stella Maris, Gamins se baignant ou Le Bain…).
C’est le tableau La Plage (1883), acquis par l’État au Salon de 1883 qui lui vaut d’être hors concours. En 1891, V. Demont-Breton devient membre du grand jury de peinture par le vote du Comité des artistes français. Cette reconnaissance de la part d’un jury composé d’hommes à l’exception de Rosa Bonheur prouve l’importance de V. Demont-Breton en tant qu’artiste et en tant que figure des grandes institutions artistiques. En 1893, elle expose au pavillon de la Femme de la World’s Columbian Exposition de Chicago.
Un style dit académique, une carrière très honorifique, une vie de famille dénuée d’agitation, pourraient faire sous-estimer l’engagement de V. Demont-Breton pour la reconnaissance des droits des artistes femmes. Membre de l’Union des femmes peintres et sculpteurs dès 1883, présidente de 1895 à 1901, elle utilise sa renommée pour obtenir, avec l’aide d’Hélène Bertaux, certaines victoires décisives, telles l’ouverture de l’École des beaux-arts aux femmes et la possibilité, pour elles, de concourir au Prix de Rome. Cette volonté est d’autant plus remarquable que, pour sa part, V. Demont-Breton n’a jamais connu les difficultés de formation rencontrées par les autres jeunes filles.
Publication réalisée en partenariat avec le musée d’Orsay.
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