Dhillon, Kim (dir.), Transfer: Ángela de la Cruz, cat. expo., Lisson Gallery, London (30 mars 30 avril 2011), London, Lisson Gallery, 2011
→Wandschneider, Miguel, Angela de la Cruz: Trabalho/Work, cat. expo., Caixa Geral de Depósitos / Culturgest, Lisbonne (1 février – 30 avril 2006), Lisbonne, Fundação Caixa Geral de Depósitos / Culturgest, 2006
→Álvarez Basso, Carlota, Ángela de la Cruz: espacio anexo, cat. expo., MARCO Museo de Arte Contemporáneo de Vigo , Vigo (24 septembre –5 décembre 2004), Vigo, Fundación MARCO, 2004
Homeless, Centro Gallego de Arte Contemporáneo, Saint-Jacques-de-Compostelle, March 8–May 19, 2019
→After, Camden Arts Center, Londres, 1 avrilm – 30 mai 2010
→Ángela de la Cruz: Trabalho/Work, Caixa Geral de Depósitos / Culturgest, Lisbonne, 1 février – 30 avril 2006
Peintre et sculptrice espagnole.
Après des études en philosophie et lettres à l’université de Saint-Jacques-de-Compostelle, Ángela de la Cruz s’installe à Londres, où elle vit depuis la fin des années 1980. Elle y poursuit sa formation au Chelsea College of Art, au Goldsmiths College et à la Slade School of Fine Art. Ses premières œuvres sont des peintures monochromes dans l’esprit des œuvres minimalistes des artistes tels que Barnett Newman (1905-1970) et Donald Judd (1928-1994). Cependant, à partir des années 1990, elle entame une exploration des limites du médium pictural et de sa nature objectuelle, qui l’accompagne tout au long de son parcours.
L’une de ses premières peintures-objets est Homeless [Sans-abri, 1996], dans laquelle elle brise le châssis, élargissant ainsi la peinture au-delà de sa surface bidimensionnelle. En libérant la toile du mur et en la déplaçant sur le sol, elle privilégie son caractère objectuel, matériel et spatial. Cette œuvre appartient à la série Everyday Paintings [Peintures quotidiennes, 1995-1999], dans laquelle les tableaux sont cassés, déchirés et étirés ; des mutilations par lesquelles l’artiste remet en question la magnificence du médium pictural et rompt avec le modernisme greenbergien, en le rendant plus fragile, humain et contingent.
Le caractère anthropomorphique de ses œuvres se retrouve également dans leurs titres, souvent d’une littéralité à la fois dramatique et humoristique. C’est le cas de la peinture Loose Fit [Coupe large, 2000-2008], dans laquelle il semble que la peau de l’œuvre se décroche de sa structure, ou de Transfer [Transfert, 2012], une installation composée de meubles et d’objets géométriques, dont il existe plusieurs versions. Á. de la Cruz y recrée le mouvement de son propre corps, dont la mobilité a été réduite à la suite d’un accident vasculaire cérébral.
Depuis le début des années 2000, l’artiste réfléchit également aux concepts d’accumulation et d’excès en recyclant des matériaux. C’est le cas de Clutter with Blanket [Désordre avec couverture, 2004] et Clutter wardrobes [Armoires en désordre, 2004], dans lesquelles elle réutilise des toiles, des cadres et du mobilier domestique, cassés et réassemblés. Dans ces œuvres, comme dans le reste de sa production, le traitement des matériaux produit simultanément des sensations de calme et de violence, qui convergent pour générer une émotion intense, presque viscérale, chez le spectateur et la spectatrice.
L’année 1998 marque un tournant dans la carrière d’Á. de la Cruz, grâce à l’attention attirée par Larger than Life [Plus grand que la vie], un projet in situ exposé au Royal Festival Hall de Londres. Depuis lors, la reconnaissance de l’artiste n’a cessé de croître. Elle a été finaliste du prix Turner en 2010, grâce au succès de son exposition After (Camden Art Centre, Londres, 2010), et lauréate du Premio Nacional de Artes Plásticas de España en 2017. Ses œuvres sont conservées à la Tate de Londres, au Moderna Museet de Stockholm et au Centro Gallego de Arte Contemporáneo de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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