Finley, Cheryl, « Deborah Willis’s Writings and Exhibitions Have Shaped Scholarship on African-American Photography », Artnews, 14 janvier 2020
→William, Carla, Willis, Deborah, The Black Female Body: A Photographic History, Philadelphie, Temple University Press, 2002
→Willis, Deborah, Grundberg, Andy, Lorna Simpson, San Francisco, Friends of Photography, 1992
Mediation, Sugar Hill Children’s Museum of Art & Storytelling, New York, 12 mars – 30 juin 2022
→Deborah Willis: the Closet as Archive, New York University, New York, 12-22 septembre 2019
→Deb Willis: Framing Beauty, International Visions Gallery, Washington, D.C., mars 2013
Photographe, historienne et conservatrice états-unienne.
Deborah Willis est une figure pionnière et internationalement reconnue de la recherche en études noires (Black Historical Research), dont elle a contribué à fixer un corpus photographique. La carrière de D. Willis consiste à la fois en un travail archivistique de préservation de la production de photographes noir·e·s du passé et en son œuvre propre. Souvent, les images qu’elle sélectionne évoquent le rythme de la vie quotidienne au sein de la communauté africaine-américaine, établissant des liens et des parallèles entre des moments discrets de l’existence noire à travers le monde et les époques. Les œuvres qu’elle choisit rayonnent d’intimité, d’amour et de joie. En se concentrant sur les manières dont la culture et l’hérédité se manifestent fondamentalement dans tous les aspects de la vie noire, elle a contribué à radicalement redéfinir la représentation de ces communautés dans les médias visuels. Pour cela, elle a recouru à des images présentes depuis toujours, mais qui ont rarement reçu une reconnaissance publique.
D. Willis est née à Philadelphie, en Pennsylvanie, en 1948. Elle obtient une licence de beaux-arts en photographie au College of Art de Philadelphie en 1975, puis un master de beaux-arts en photographie au Pratt Institute en 1979. Lorsqu’elle quitte Philadelphie pour suivre un master en histoire de l’art au City College de New York, elle emporte dans ses bagages une démarche artistique déjà profondément ancrée dans la communauté africaine-américaine et ses échanges.
En 1985, elle publie son premier livre de photographies, Black Photographers, 1840–1940: An Illustrated Bio-Bibliography. Elle y exhume l’œuvre de centaines de photographes noirs, dont beaucoup seraient autrement restés dans l’obscurité, et les contextualise à l’aide de biographies approfondies. À la suite de ce premier ouvrage, D. Willis a publié des dizaines de livres de photographies, parmi lesquels un ouvrage novateur et internationalement reconnu, Reflections in Black: A History of Black Photographers, 1840 to the Present. Ce dernier a défini une nouvelle approche de l’art produit par les personnes noires et a mis au jour une histoire photographique remontant aux débuts du médium lui-même. Le livre a attiré l’attention et la considération internationales sur le travail des photographes noirs et a inspiré une exposition du même nom. Dans The Black Female Body: A Photographic History, coécrit avec Carla Williams, les autrices mettent au jour des photographies de femmes noires tout au long de l’histoire occidentale. Toutes deux élèvent les personnes figurant sur ces images au-delà du statut de simple sujet ou de stéréotype, leur insufflant une humanité et une identité.
En 1980, D. Willis devient la conservatrice des photographies et la coordinatrice des estampes et des expositions au Schomburg Institute for Research in Black Culture. Elle occupe ce poste jusqu’en 1992, où elle devient conservatrice chargée des expositions au Smithsonian National Museum of African American History and Culture. En 2000, son travail lui vaut la bourse MacArthur ; cinq ans plus tard, elle devient fellow (chercheuse associée) au Guggenheim Museum. Elle est nommée coprésidente invitée du département d’études documentaires et d’études américaines de la Duke University et de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill, avant de présider le département de photographie et d’imagerie à la Tisch School of the Arts de l’université de New York.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « The Origin of Others. Réécrire l’histoire de l’art des Amériques, du XIXe siècle à nos jours » en partenariat avec le Clark Art Institute.
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2022