Abbott, Lawrence, « Emmi Whitehorse, Navajo » in Lawrence, Abbott (dir.), I Stand in the Center of the Good: Interviews with Contemporary Native Artists, Lincoln, University of Nebraska Press, 1994, p. 285-302
→Lippard, Lucy (dir.), Neeznáá: Emmi Whitehorse, Ten Years, cat. exp., The Wheelwright Museum, Santa Fe (16 février – 11 mai 1991), Santa Fe, Wheelwright Museum, 1991
→Peterson, William, Emmi Whitehorse, cat. exp., Marilyn Butler Fine Art, Scottsdale (22 novembre – 9 décembre 1981) ; LewAllen, Santa Fe (17 août –7 septembre 1990) ; Scottsdale / Santa Fe, Marilyn Butler Fine Art / LewAllen, 1990
Emmi Whitehorse: Language Imagined, Boulder Museum of Contemporary Art, Boulder, 12 mai – 29 juillet 2006
→Neeznáá: Emmi Whitehorse Ten Years, The Wheelwright Museum, Santa Fe, 16 février –11 mai 1991
→Emmi Whitehorse: Mixed Media Paintings on Paper, Marilyn Butler Fine Art, Scottsdale, 22 novembre – 9 décembre 1981
Peintre et graveuse navajo.
Emmi Whitehorse est membre de la nation navajo. Elle obtient un Bachelor of Fine Arts en peinture de la University of New Mexico en 1980 et un Master of Fine Arts de la même institution en 1982. Lorsqu’elle est étudiante, à la fin des années 1970, elle rejoint le Grey Canyon Group, un rassemblement pionnier d’artistes contemporain·es issu·es des Premières Nations, tels que Jaune Quick-To-See Smith (née en 1940, fondatrice du groupe), Conrad House (né en 1956) et Felice Lucero-Giaccardo (née en 1946). Ensemble, ces artistes défient les attentes liées à l’art autochtone en utilisant l’abstraction moderniste pour exprimer des thèmes ou des visions du monde qui leur sont propres.
Au long de sa carrière qui s’étend sur une quarantaine d’années, E. Whitehorse crée des peintures de techniques mixtes abstraites et méditatives. Ses principales sources d’inspiration sont les paysages du Sud-Ouest américain et sa culture navajo. L’artiste cite sa grand-mère, une tisseuse traditionnelle navajo, comme l’un de ses premiers mentors artistiques. L’influence de sa grand-mère ne façonne pas seulement la manière dont l’artiste aborde la composition ; elle lui inculque aussi la philosophie navajo du hózhó (équilibre). Cette philosophie incite l’artiste à créer des œuvres qui rendent hommage aux aspirations d’un équilibre harmonieux entre la nature et l’humanité.
Son sujet principal a toujours été le paysage, la nature et « le fait de se trouver complètement, micro-cosmiquement dans un espace » (« Emmi Whitehorse: Mapping the Microcosm, » Chiaroscuro Contemporary Art Gallery Santa Fe, consulté le 31 juillet 2023). Ses paysages sont peuplés de formes abstraites, d’éclosions de couleurs et de dessins linéaires au pastel ou au graphite. Ses dessins au trait, minutieusement détaillés, représentent souvent la vie végétale ou les traces laissées par les animaux derrière eux. Ces œuvres sont conçues pour être regardées longuement et de manière attentive, afin de pouvoir apprécier pleinement leurs subtilités.
Au début de sa carrière, avec des œuvres comme Another Blanket (1983), E. Whitehorse crée principalement des dessins aux compositions minimalistes. Elle commence ensuite à intégrer à son travail la peinture à l’huile, qui introduit de nouvelles gammes chromatiques, textures et compositions. Parmi ces œuvres figurent Fire Weed (1998) et Water Gap (2022). C’est pour ces peintures à l’huile sur papier de grand format que l’artiste est mieux connue. Pour produire ces œuvres, elle pose ses supports à plat et y travaille depuis tous les côtés. Elle mixe les matériaux, les couleurs et les couches avant d’ajouter des éléments géométriques et des figures biomorphiques. Bien que la plus grande partie de son œuvre soit délibérément apolitique, en 2015, elle crée le triptyque Outset, Launching, Progression en réponse à la longue histoire de l’extraction du pétrole et de l’uranium sur les terres navajos. La première toile représente le paysage vierge, sans aucune trace d’interférence humaine ; la deuxième montre les étapes successives de la division des terres et de l’extraction des ressources ; enfin, la troisième illustre les conséquences de l’extraction des ressources, caractérisées par la destruction et les traces de produits chimiques et de gaz dangereux.
E. Whitehorse vit et travaille à Santa Fe, au Nouveau-Mexique. Parmi ses expositions individuelles, on compte Emmi Whitehorse: Language Imagined au Boulder Museum of Contemporary Art (2006) et Neeznáá: Emmi Whitehorse Ten Years au Wheelwright Museum de Santa Fe (1991). L’artiste a aussi participé à des expositions collectives qui ont reçu un accueil critique favorable, comme Hearts of Our People: Native Women Artists au Minneapolis Museum of Art (2019). Ses œuvres font partie des collections permanentes du Brooklyn Museum of Art et du Whitney Museum of American Art de New York, ainsi que du New Mexico Museum of Art de Santa Fe, entre autres, et elle a largement exposé, à la fois à l’échelle nationale et internationale.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring