Samira, Raz (dir.), Izraeliyot, cat. exp., Dwek Gallery Mishkenot Shannanim, Jérusalem (3 juillet – 15 août 2014), Jérusalem, Dwek Gallery Mishkenot Shannanim, 2014
→Kalimi, Ruti (dir.), About Pioneers and Bears in Afula, cat. exp., galerie d’art municipale d’Afula, Afula (12 octobre – 31 décembre 2014), Afula, Galerie d’art municipale d’Afula, 2014
→Shadmon, Ruth (dir.), Haya Graetz-Ran / White Lilies, cat. exp., musée Beit-Uri & Rami-Nechushtan, Ashdot Ya’akov Meuhad (23 mars – 29 juin 2002), Ashdot Ya’akov Meuhad, Beit Uri & Rami Nechushtan Museum, 2002
Protecting Broken Boulders, musée Beit-Hashomer, Kfar-Giladi, 21 janvier – 30 juin 2022
→Izraeliyot, Dwek Gallery Mishkenot Shannanim, Jérusalem, 3 juillet – 15 août 2014
→Jezreelim, musée d’Art et de Judaïca Bar-David, Bar’am, 2013
Peintre figurative israélienne.
Haya Graetz-Ran vit à Kiryat Tivon, dans la vallée de Jezreel. Elle a étudié l’orfèvrerie au Tel-Hai Academic College et le graphisme à l’académie Technion, mais c’est à la peinture qu’elle consacre sa carrière.
Les sujets qu’elle traite concernent l’histoire des pionnières et pionniers juif·ve·s en Palestine avant la création de l’État d’Israël, au XIXe siècle et au début du XXe, et plus particulièrement les récits absents du sionisme traditionnel, puisque l’artiste met l’expérience des femmes au centre. En recourant à des photographies historiques tirées d’albums familiaux qu’elle transforme en tableaux, elle ravive le passé tout en suscitant la discussion sur des problématiques de genre oubliées.
Dans sa série Pioneers (1995-en cours), par exemple, H. Graetz-Ran s’intéresse à l’histoire des femmes colons arrivées dans les années 1920, imprégnées d’idéaux socialistes et égalitaires, rêvant de bâtir une société nouvelle. L’artiste cherche à leur rendre justice en détournant le regard du récit canonique des pionniers masculins et en offrant un aperçu de la vie de femmes pour qui l’égalité est restée un mythe. H. Graetz-Ran insiste sur cette réalité en recourant fréquemment au support de la planche à découper en bois, sur laquelle elle peint ses images, symbolisant par ce stéréotype la sphère domestique féminine. En lisant les journaux intimes des pionnières dans les archives, H. Graetz-Ran a découvert la force et la résilience de ces femmes confrontées aux difficultés physiques et émotionnelles dans les terres rudes qu’elles colonisaient, délégitimées et réduites au silence par une société patriarcale.
Dans H. Pioneer Dies (2014), l’artiste part d’une photographie de la défricheuse Shoshana Bogin, morte à l’âge de vingt et un ans et immortalisée par un photographe anonyme. Dans son tableau, H. Graetz-Ran remplace le visage de Shoshana par son propre portrait. Cet échange crée un mélange entre le personnel et le collectif. Au lieu d’un point de vue masculin, l’œuvre porte une perspective de femme.
Une autre série, Good Girls (2000-2016), est fondée sur des albums photo d’enfance de femmes nées dans ce qui deviendra l’État d’Israël. Dans tous ces albums, l’artiste a trouvé des images semblables de petites filles vêtues de robes courtes ou de shorts à élastique et de chaussettes blanches pliées dans des sandales de cuir. Les clichés ont été pris contre de l’argent par des photographes masculins dans des jardins publics. Dans ses tableaux, H. Graetz-Ran représente ces enfants sans tête, ce qui oblige le public à se concentrer sur le bas de leur corps, en particulier leurs jambes nues et leurs parties intimes, ces photos laissant parfois entrevoir leurs sous-vêtements. Ainsi, l’artiste insiste sur le voyeurisme du spectateur ou de la spectatrice et provoque un débat poignant sur le passage sous silence du harcèlement sexuel, tant dans la période idéalisée précédant la création de l’État d’Israël qu’aujourd’hui.
H. Graetz-Ran expose ses œuvres dans d’importants musées et galeries en Israël, en Europe, au Japon et aux États-Unis. Parmi ses expositions personnelles, on citera Protecting Broken Boulders 2022 au musée Beth-Hashomer à Kfar Giladi et Izraeliyot [Jezraéliennes] à la galerie Dwerk à Jérusalem.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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