Flores, Patrick D., « Aspects of Settling In, » in Casting Stones into Still Water, cat. exp., Mind Set Art Center, Taipei (27 octobre – 8 décembre 2018), Taipei, Mind Set Art Center, 2018, p. 8-9
→Galang, Rosalinda, « Lee, Ileana Chua, » in Tiongson, Nicanor G. (dir.), Encyclopedia of Philippine Art, p. 361, Manille, Cultural Center of the Philippines, 1994
→Albano, Raymundo, « Ileana Lee: Impressions, then Illusions, » Philippine Art Supplement [Special Feature on Printmaking], novembre – décembre 1980, p. 6
Pond, Kala Art Institute, Berkeley, 1989
→Recent Prints, Cultural Center of the Philippines, Manille, 1980
→Negative/Positive, Sining Kamalig, Manille, 1977
Graveuse et créatrice d’installations philippino-chinoise.
Ileana Lee conçoit sa place dans le monde sous l’angle de la matérialité, une perception renforcée par ses fréquents déménagements dans de nombreuses villes des Philippines et des États-Unis. Ainsi, ses œuvres rendent tangibles et visibles les points de contact entre la matière agissante et la fugacité, signifiant le langage d’une personne migrante ou toujours en mouvement, réceptive au changement et réticente à la sédentarité.
I. Lee est diplômée d’un Bachelor of Fine Arts en graphisme de l’University of the Philippines (1974) et d’un Master of Fine Arts en gravure de l’Ohio State University (1986). Durant la période écoulée entre ces deux diplômes, I. Lee expose activement ses œuvres graphiques à Manille avec d’autres membres de la Philippine Association of Printmakers (PAP). Les motifs représentés de très près dans ses épreuves de grandes dimensions sont, comparés à ceux de ses collègues d’atelier, non figuratifs et souvent faits de lignes et d’ombres gravées au moyen de la technique privilégiée par l’artiste, celle de la taille-douce sur papier. À la même époque, elle s’essaye à l’assemblage en utilisant des matériaux trouvés dans son environnement, comme le bambou, le bois, les branches et les pierres, une pratique également influencée par son affiliation déterminante au groupe conceptuel Shop 6 et par son initiation auprès de son meneur, Roberto Chabet (1937-2013).
Toujours au contact des éléments et de leur nature cyclique, I. Lee est encline à la répétition. Plutôt que de parachever ses œuvres, elle choisit de les présenter encore et encore, comme elle le fait avec Bamboo Swing/Pond (1984, 1985, 1989 et 2013). Son goût pour les séries se manifeste aussi dans ses installations en ruban de masquage (1977, 1979, 1980 et 1986), qui ont notamment été présentées au Cultural Center of the Philippines (CCP), au Museum of Philippine Art, au Fukuoka Art Museum et aux Pinaglabanan Galleries. Ce travail interroge la relation optique entre la lumière et la construction de l’espace, une curiosité que I. Lee avait précédemment explorée dans Sun-Dial Constructions, l’œuvre qu’elle avait exposée pour le CCP’s Thirteen Artists Award, reçu en 1976.
Parmi les récompenses reçues par I. Lee figurent la bourse Purita-Kalaw (1972-1973) et le grand prix, ainsi que le premier prix dans la catégorie expérimentale, de la PAP Graphic Arts Competition (1974). À la fin des années 1970, elle donne des cours d’arts plastiques à la Philippine High School for the Arts et à l’University of the Philippines. Elle représente les Philippines à la XIe Biennale internationale de l’estampe à Tokyo (1979) et participe à l’Asian Artists Exhibition (1980), qui préfigure la Fukuoka Asian Art Triennale (Japon), ainsi qu’à la IIe Asian Art Biennale à Dhaka, au Bangladesh (1983).
Lorsqu’elle s’installe dans la région de la baie de San Francisco en 1988, I. Lee rejoint DIWA Arts, un groupe d’artistes philippino-américains établis à San Francisco, qui présentent des expositions et des performances sur les conditions de vie historiques, queer et psychologiques de la diaspora philippine aux États-Unis. Après son installation à Hawaii en 2004, elle participe à des expositions collectives organisées par les Honolulu Printmakers, dont elle est membre à partir de 2012.
Une notice réalisée dans le cadre du programme The Flow of History. Southeast Asian Women Artists, en collaboration avec Asia Art Archive
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