Den Haag in de pruikentijd gezien door de familie La Fargue [La Haye à l’époque des perruques vue par la famille La Fargue], cat. exp., Gemeentemuseum Den Haag, La Haye (1974), La Haye, Gemeentemuseum Den Haag, 1974.
→L. J. van der Haer, « Levensbeschrijving van Maria Margaretha la Fargue [Biographie de Maria Margaretha la Fargue] », Jaarboek Die Haghe [Annuaire de La Haye], 1965, p. 56-61.
→J. W. M. Klomp, « De kunstenaarsfamilie La Fargue [La famille d’artistes La Fargue] », Jaarboek Die Haghe [Annuaire de La Haye], 1960, p. 43-66.
Elck zijn waerom : Vrouwelijke kunstenaars in Nederland en België 1500-1950 [À chacune leur raison : Les artistes femmes aux Pays-Bas et en Belgique, 1500-1950], Anvers, musée royal des Beaux-Arts, octobre 1999-janvier 2000.
→Den Haag in de pruikentijd gezien door de familie La Fargue [La Haye à l’époque des perruques vue par la famille La Fargue], La Haye, Gemeentemuseum Den Haag, octobre 1973-janvier 1974.
→Voortbrengsels der beeldende kunsten, om verloot te worden ten voordeele van het Vaderland, ingezonden aan de Utrechtsche subcomissie [Préparation d’œuvres d’art visuel destinées à être tirées au sort au profit de la patrie, soumise au sous-comité d’Utrecht], 1831, Utrecht, 1831-1832.
Dessinatrice et peintre néerlandaise.
Née dans une famille d’artistes, Maria Margaretha la Fargue dessine et peint des scènes de genre qui ont pour décor le paysage urbain de sa ville natale, La Haye. Elle répond ainsi de manière intelligente à la demande de telles œuvres sur les marchés de l’art de La Haye, d’Anvers, de Paris et de Londres, en s’appuyant sur les scènes de genre néerlandaises du XVIIe siècle. Dans Vue du Bierkade de La Haye (1780), M. M. la Fargue peint l’environnement identifiable du Bierkade comme décor accueillant un petit groupe de personnages : en face d’une maison au bord du canal, une bonne ou une nourrice est assise sous le porche, tenant un enfant dans ses bras ; la maîtresse de maison se retourne vers un marchand approchant à sa droite. En représentant la première femme de telle manière qu’elle regarde directement le spectateur, M. M. la Fargue joue de manière efficace sur l’interaction entre la scène peinte et l’espace du spectateur.
M. M. la Fargue travaille au sein de l’atelier familial aux côtés de ses frères Isaac (1726-1805), Paulus Constantijn (1729-1782), Jacob Elias (1735-vers 1776) et Karel (1738-1793) la Fargue. Son père est Jean Thomas la Fargue, notaire et pamphlétaire, et sa mère est Charlotte Constantia van Nieuwland. Elle a vraisemblablement appris les principes de la peinture auprès de ses frères aînés, probablement autodidactes et déjà établis en tant qu’artistes.
Vers la fin de sa carrière, les œuvres de M. M. la Fargue commencent à présenter ouvertement son point de vue politique. Ce changement dans le choix de ses sujets est fortement influencé par la lutte pour le pouvoir alors à l’œuvre dans les Provinces-Unies entre les Orangistes, qui soutiennent Guillaume V Batave, prince d’Orange-Nassau, et les Patriotes, qui lui opposent le pouvoir du stadthouder (gouverneur général) et souhaitent réformer le système politique. En 1787, l’année même où Guillaume V s’est assuré le pouvoir avec la restauration d’Orange, M. M. la Fargue réalise plusieurs dessins qui célèbrent la tournure prise par les événements. Ces dessins sont destinés à être gravés, l’artiste répondant ainsi habilement à l’afflux d’estampes qui domine le marché de l’art à cette époque. Dans Rencontre avec le prince d’Orange (1787), Guillaume V est conduit dans son carrosse à travers les rues de La Haye. Dans sa représentation de la foule en liesse suivant la parade, l’artiste capture habilement le caractère exalté de l’événement.
Après plusieurs années de succès, l’atelier familial fait face à des difficultés financières à la suite de la mort de deux des frères aînés, jusqu’à ce que la famille fasse faillite en 1785. M. M. la Fargue continue à produire et à vendre des dessins et commence également, en 1792, à enseigner le dessin à des enfants pour alléger la charge économique de sa famille. Peu après cela, sa santé mentale commence à se détériorer. En 1808, elle vit dans la pauvreté et la solitude, recevant le soutien du Conseil réformé néerlandais de secours aux pauvres pour se loger et se nourrir. Après cinq années de difficultés, elle meurt, infirme, en 1813. Aujourd’hui, ses œuvres font partie de plusieurs collections aux Pays-Bas et à l’étranger, notamment la National Gallery of Victoria à Melbourne et le Philadelphia Museum of Art.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Rééclairer le siècle des Lumières : Artistes femmes du XVIIIème siècle »
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