Morineau Camille (dir.), Niki de Saint Phalle, 1930-2002, cat. expo, Grand Palais, Paris (17 septembre 2014 – février 2015), Guggenheim Museum Bilbao (27 février – 11 juin 2015), Paris, RMN, 2014
→Francblin Catherine, Niki de Saint Phalle, la révolte à l’œuvre, Paris, Hazan, 2013
→Niki de Saint-Phalle, cat. expo., musée d’Art moderne et d’Art contemporain, Nice (17 mars – 27 octobre 2002), Genève / Nice, musée d’Art moderne et d’Art contemporain, 2002
Niki de Saint Phalle, 1930-2002, Grand Palais, Paris, 17 septembre 2014 – 2 février 2015 ; Guggenheim Museum Bilbao, 27 février – 11 juin 2015
→Niki de Saint-Phalle, musée d’Art moderne et d’Art contemporain, Nice, 17 mars – 27 octobre 2002)
Plasticienne franco-états-unienne.
Niki de Saint Phalle passe ses trois premières années en France, puis, vit à New York avec ses parents. À 11 ans, elle est violée par son père ; elle rendra public ce secret en 1994, dans son livre Mon Secret, suivi par Traces (1999), qui propose une amorce de pacification. Elle devient une adolescente révoltée et se réfugie dans l’écriture. Elle se marie en 1950 avec Harry Mathews, futur écrivain, avec qui elle aura une fille et un fils. Ils s’installent à Paris en 1951, où elle étudie le théâtre, activité qu’elle interrompt en 1953, à la suite d’une grave dépression nerveuse ; elle choisit la peinture comme thérapie. En 1959, sa découverte de la nouvelle peinture américaine – Willem de Kooning, Jackson Pollock, Robert Rauschenberg, Jasper Johns – est une fulgurante révélation. L’année suivante, elle se sépare de H. Mathews, qui obtient la garde des enfants, et s’installe avec Jean Tinguely.
En 1961, au salon Comparaisons à Paris, elle expose Portrait of My Lover, un montage avec cible, où les visiteurs sont invités à exercer leur adresse à coups de fléchettes. Elle réalise aussi des assemblages en plâtre, dans lesquels elle intègre des sacs de couleurs qu’elle fait éclater par des tirs à la carabine. Le 12 février, elle organise la première de ses 12 actions de tirs, qu’elle va produire entre 1961 et 1962. Cette démarche étonne, choque : l’artiste est vite médiatisée. Pontus Hultén achète quelques-unes de ses œuvres, puis la présente à d’importantes expositions en Europe. Elle rejoint le groupe des Nouveaux Réalistes, parmi lesquels elle est la seule femme. Grâce à sa participation à une intervention avec J. Johns, R. Rauschenberg et J. Tinguely, elle se fait accepter par l’avant-garde artistique de l’époque, encore très masculine. Peu à peu, elle s’attaque à la représentation des femmes et aux éternels clichés : la sorcière, la dévoreuse, la jeune mariée, qui vont peu à peu envahir sa création. Ses sculptures sont un conglomérat d’objets quotidiens et de pacotille, révélateurs de la société de consommation qui s’amplifie dans ces années-là.