Paats, William (dir.), Olga Blinder. Mujer, artista y docente, Asunción, Servilibro, 2018
→Goossen, Teresa, Olga Blinder: Una biografía, Asunción, Goossen Libros, 2004
→Escobar, Ticio, Blinder, Olga, Plá, Josefina, Arte Actual en el Paraguay, 1900–1995: antecedentes y desarrollo del proceso en las artes plásticas, Asunción, IDAP, 1997
El Legado: 100 años de Olga Blinder, Centro de Artes Visuales/Museo del Barro, Asunción, 18 août 2021 – 30 avril 2022
→Olga Blinder. Antología Retrospectiva 1950–1990, Casa Castelví, Centro Cultural Manzana de la Rivera, Asunción, mai 2003
→Olga Blinder, Sala de Santa Catalina del Ateneo de Madrid, Madrid, février 1969
Peintre, graveuse et enseignante paraguayenne.
Artiste centrale dans le renouveau de l’art moderne paraguayen, Olga Blinder fait preuve d’un fort engagement en faveur de l’enseignement artistique. Elle défie l’académisme dominant dans l’art paraguayen du milieu du XXe siècle, tant du point de vue formel que du point de vue du message, et elle dirige des institutions artistiques axées sur la pédagogie. En 1943, O. Blinder obtient un diplôme d’ingénierie de l’Universidad Nacional de Asunción (UNA), dont elle est aussi diplômée en sciences de l’enseignement en 1965. Ses interactions avec des artistes paraguayens et brésiliens influencent sa formation artistique entre la fin des années 1940 et le début des années 1950 : elle étudie la peinture avec Ofelia Echagüe (1904-1987) à l’Ateneo Paraguayo et travaille avec João Rossi (1923-2000), tandis que Lívio Abramo (1903-1992) lui enseigne la gravure sur bois. Par la suite, ses peintures et ses estampes adoptent un langage expressif et traitent de la condition humaine, en particulier des femmes et des enfants. Sa première exposition individuelle a lieu au Centro Cultural Paraguayo d’Asunción en 1952. L’année suivante, elle présente les peintures A viela [L’allée, 1952] et Rosas [Roses, 1952] à la IIe Biennale de São Paulo.
Aux côtés de Josefina Plá (1903-1999), Lilí del Mónico (1910-2002) et José Laterza Parodi (1915-1981), O. Blinder cofonde le Grupo Arte Nuevo en 1954. La même année, le groupe organise la Primera Semana de Arte Moderno Paraguayo (Ire Semaine de l’art moderne paraguayen), en écho à la Semana de Arte Moderna (Semaine de l’art moderne) brésilienne de 1922, un événement fondateur. Le groupe a cependant du mal à trouver une institution pour l’accueillir, en raison à la fois du nombre limité d’espaces d’exposition à Asunción et de la nature radicale de sa proposition, mettant au premier plan le style de l’expressionnisme et les thèmes de l’humanité et de la société. Le Grupo Arte Nuevo trouve une solution en exposant les œuvres dans des vitrines de magasins sur une étendue de six pâtés de maisons dans la rue Palma, dans le centre d’Asunción.
Tout au long de sa carrière, O. Blinder est animée par l’idée que l’art devrait faire partie de la vie de chacun – cette approche la mène à établir de nombreux centres d’enseignement artistique. En 1959, avec l’enseignant brésilien Augusto Rodríguez (1913-1993), elle fonde l’Escolinha de Arte de Asunción (EAA), au sein de la Misión Cultural Brasileña. Elle dirige l’école jusqu’en 1976, lorsque le gouvernement brésilien la licencie en raison de son opposition publique à la dictature militaire du pays (1964-1985). Dans son pays natal, elle est aussi critique envers la dictature exercée par Alfredo Stroessner (1954-1989), et elle exprime ses vues dans des gravures sur bois comme Espía [Espion, 1975] ou la série Los torturados [Les torturés, vers 1970]. Dans une œuvre de cette dernière, O. Blinder donne à voir la déshumanisation infligée aux citoyens par le régime. Elle représente des corps rigides, en position verticale, comprimés les uns contre les autres, restreints par l’espace noir qui les enferme. Les traces des rainures du bois de la matrice de gravure évoquent des incisions dans les corps. L’artiste travaille donc conjointement la technique et le sujet afin d’exprimer la brutalité de la dictature.
Malgré son départ forcé de l’EAA, O. Blinder joue un rôle central dans l’ouverture d’institutions artistiques qui sont toujours importantes aujourd’hui. Elle cofonde par exemple en 1972 la Colección Circulante de Arte Contemporáneo, qui fait désormais partie du Centro de Artes Visuales/Museo del Barro. En 1995, elle fonde l’Instituto Superior de Arte, qui porte désormais son nom et constitue le département d’architecture, de design et d’art de l’UNA. Parmi nombre d’autres institutions, elle a également fondé le Taller de Expresión Infantil (1976).
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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