Errol Fuller et Craig Finch, Unseen World : A Rare Collection of 18th Century Ornithological Watercolours, cat. exp., Oxford, Impress, 2023
→Christine E. Jackson, Sarah Stone Natural Curiosities from the New Worlds, Londres, Merrell Holberton, 1998
Unseen World : A Rare Collection of 18th Century Ornithological Watercolours, Finch and Co. Cromwell Place, Londres, 28 juin-9 juillet 2023.
Peintre et illustratrice d’histoire naturelle britannique.
Sarah Stone est la première peintre femme britannique d’oiseaux et d’animaux à atteindre une reconnaissance professionnelle. On sait peu de chose de sa formation, mais il est très vraisemblable qu’elle ait appris le métier auprès de son père, James Stone (dates inconnues), peintre d’éventails. À en juger par ses aquarelles, magistralement exécutées, il est évident qu’elle a été formée à l’utilisation des pigments opaques comme transparents. Ses œuvres qui nous sont parvenues représentent un large panel d’éléments ethnographiques, de mammifères, reptiles, oiseaux, fossiles et coquillages. La plupart des espèces qu’elle a représentées étant aujourd’hui éteintes, ses dessins constituent un document de première importance sur les collections ethnographiques et d’histoire naturelle en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle.
S. Stone est l’une des artistes à avoir le plus contribué à documenter la collection d’objets réunis à l’occasion des voyages du capitaine James Cook. L’artiste travaille pour le collectionneur sir Ashton Lever au Holophuscian, ou Leverian Museum, situé dans l’ancien palais royal de Leicester House, à Londres. Lorsqu’une sélection des dessins qu’il lui a commandés est exposée, en 1784, A. Lever fait placer une série de publicités dans le journal The Morning Post and Daily Observer, où il nomme directement l’artiste dont il fait l’éloge, mentionnant « une large salle de dessins fidèles des spécimens les plus curieux de la collection, consistant en plus de mille pièces différentes, exécutés par Miss Stone, une jeune femme qui, de l’avis de tous les artistes, a réussi dans cette entreprise au-delà de l’imaginable ».
Sa réputation n’est visiblement plus à faire au moment où elle atteint une vingtaine d’années. En plus de travailler pour A. Lever et pour le propriétaire suivant des collections du Leverian pendant plus de trente ans, S. Stone dessine et peint aussi des pièces d’autres collections particulières locales, ainsi que de celle du British Museum. Entre 1789 et 1798, elle illustre trois livres d’histoire naturelle, et ses dessins précis sont gravés par d’autres artistes pour Journal of a Voyage to New South Wales… (1790) de John White, pour Museum Leverian… (1792) de George Shaw et pour A View of Hindoostan (1798-1800) de Thomas Pennant.
S. Stone expose à la Royal Academy, à Londres, en 1781, 1785 et 1786. Elle présente aussi ses peintures d’oiseaux à la Society of Artists en 1791. Elle épouse l’officier de marine John Langdale Smith le 8 septembre 1789 et commence à signer ses œuvres « Sarah Smith », vraisemblablement peu après le mariage. Elle continue à travailler, avec des périodes notables d’inactivité qui coïncident souvent avec les séjours en mer de son mari, au moins jusqu’en 1806, la dernière année où elle signe une œuvre. Plus de neuf cents aquarelles de sa main existent dans des collections privées et publiques, dont celles du British Museum de Londres, de la National Library of Australia de Canberra (Australie) et du Bernice Pauahi Bishop Museum de Honolulu (Hawaii).
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Rééclairer le siècle des Lumières : Artistes femmes du XVIIIème siècle »
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