Munder Heike (dir.), Aleatory Structures, Teresa Burga, cat. exp., Migros Museum für Gegenwartskunst, Zurich (26 mai – 12 août 2018), Zurich, JRP Ringier, 2018
Teresa Burga, Estructuras de aire, Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires, 24 juillet – 10 octobre 2015
→Teresa Burga: Mano Mal Dibujada, Sculpture Center, New York, 1 mai – 31 juillet 2017
→Aleatory Structures, Teresa Burga, Migros Museum für Gegenwartskunst, Zurich, 26 mai – 12 août 2018
Plasticienne péruvienne.
Teresa Burga est une plasticienne et une artiste multimédia, ainsi qu’une dessinatrice prolifique. De 1957 à 1965, elle étudie la peinture à la Pontificia Universidad Católica del Perú. Toutefois, entre 1960 et 1962, elle fait une longue pause dans ses études pour voyager à Paris et à Londres. Elle accompagne son père, amiral de la marine péruvienne, alors qu’il est attaché de défense auprès de l’ambassade péruvienne à Paris. T. Burga présente sa première exposition personnelle, Lima Imaginada [Lima imaginée], en 1965 à la Galería Cultura y Libertad à Lima. Entre 1966 et 1968, elle est associée au groupe Arte Nuevo, parrainé par l’influent critique Juan Acha, qui comprend des artistes comme Gloria Gómez-Sánchez (1921-2007), Luis Arias Vera (1932-2016), Armando Varela (né en 1933), Luis Zevallos Hetzel (né en 1933), Jaime Dávila (né en 1937), Emilio Hernández Saavedra (né en 1940) et José Tang (né en 1941). C’est à ce groupe que l’art péruvien doit l’introduction de courants de la néo-avant-garde, comme le pop art, l’op art et les happenings. Au milieu des années 1960, le travail de T. Burga se focalise sur les dynamiques du quotidien urbain, plus particulièrement sur les femmes dans l’espace domestique. En parallèle, ses objets et ses installations démontrent son intérêt pour l’effacement des marqueurs d’un individu, de son auctorialité expressive, intérêt qu’elle conservera tout au long de sa carrière. S’étant vu décerner une bourse Fulbright, T. Burga suit un cursus pluridisciplinaire à la School of the Art Institute of Chicago, où elle obtient une maîtrise d’arts appliqués (Master of Fine Arts) en 1970.
C’est au cours de ce séjour universitaire aux États-Unis qu’elle élabore les bases de ses futurs projets conceptuels, qui combinent des instructions textuelles et des schémas à partir desquels elle crée des projections multimédias et des objets sculpturaux. À son retour au Pérou en 1971, T. Burga réalise deux installations à grande échelle : Autorretrato. Estructura. Informe, 9.6.1972 [Autoportrait. Structure. Rapport, 9.6.1972, 1972] et Cuatro Mensajes [Quatre messages, 1974], toutes deux présentées à l’Instituto Cultural Peruano Norteamericano de Lima. En 1980 et 1981, poussée par J. Acha, T. Burga collabore, avec la psychologue française Marie-France Cathelat, à une étude socio-anthropologique majeure sur les jeunes Péruviennes, qui aboutit à l’exposition et au livre Perfil de la Mujer Peruana [Profil de la femme péruvienne, 1981]. Après le retrait de T. Burga de la scène artistique dans les années 1980, sa carrière trouve un nouvel élan à la fin des années 2000, alors que l’art des années 1960 recommence à susciter l’intérêt des conservateurs et conservatrices, ainsi que celui des universitaires. En 2016, le ministère de la Culture péruvien reconnaît sa contribution à la production artistique du pays en lui attribuant la distinction Personalidad Meritoria de la Cultura (personnalité méritoire de la culture). Son travail est exposé dans de nombreuses collections, dont celles du Museo de Arte de Lima, du Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires, de l’Art Institute de Chicago, de la Sammlung Verbund Collection à Vienne et du musée d’Art contemporain d’Anvers.
© Radical Women: Latin American Art, 1960-1985
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions