Anna-Eva Bergman (1909-1987) est une artiste norvégienne peu connue en France bien qu’elle y ait passé la plus grande partie de sa vie.

Peut-être, parce que mariée deux fois avec l’artiste Hans Hartung, il lui a été difficile de s’imposer en tant que femme dans le milieu artistique. Pourtant, le travail d’Anna-Eva Bergman est aussi magistral que celui de son époux.

Son œuvre prend racine dans une conception métaphysique du paysage profondément marquée par la mythologie scandinave. Des lignes pures posées sur de grands aplats de couleurs laissent deviner l’essence d’une forme éclairée par des feuilles d’or et d’argent qui captent la lumière et la reflète comme un miroir. Avec un tracé minimaliste – les montagnes, l’horizon, la mer sont réduits parfois à un seul trait –, et des surfaces simples, l’artiste parvient ainsi à susciter l’émotion esthétique de l’immensité sauvage mais apaisée des paysages scandinaves.

La galerie Jérôme Poggi présente à Paris des tableaux des années 1970 à 1980 sur le thème de l’horizon, réalisés à Antibes, où l’artiste s’installe en 1973 avec Hans Hartung, ainsi qu’une sublime série de gravures sur bois réalisées entre 1974 et 1976.

Une exposition rétrospective de son œuvre aura lieu l’année prochaine en Bretagne, au domaine de Kerguéhennec. Nous y reviendrons.

À la galerie Jérôme Poggi, Paris, du 28 mai au 23 juillet 2016