Cathy de Monchaux, cat. expo., Whitechapel Art Gallery, Londres (30 mai – 27 juillet 1997), Londres, Whitechapel Art Gallery, 1997
Cathy de Monchaux, the Albright-Knox Art Gallery, New York, 2000
→Directions: Cathy de Monchaux, Hirshhorn Museum, Washington, 14 juillet – 26 octobre 2000
Plasticienne britannique.
De 1980 à 1987, Cathy de Monchaux étudie à la Camberwell School of Art et au Goldsmiths College de Londres. Son œuvre est marquée par la rigueur de l’esthétique minimaliste et la sensualité des formes organiques. Elle développe son vocabulaire en puisant dans des références historiques proches. Habitées par la question du genre, ses premières sculptures revisitent des formes qui possèdent une forte charge métaphorique. Dans Erase (1989), une de ses premières œuvres, elle met en place un jeu d’oppositions plurielles, que l’on retrouvera par la suite dans l’ensemble de son travail. Au-delà de l’évidente allusion sexuelle, les matières souples et rigides s’opposent, se confrontent et s’imbriquent, imposant au regard une pièce emmêlée et ambiguë, où l’organique et le mécanique se croisent, où le féminin et le masculin s’interpénètrent. Dans le baroque Making a Day for the Dead Ones [Offrir une journée aux morts, 1997], un même motif est reproduit de manière obsessionnelle, avec une volonté consciente de surcharge et de saturation, comme dans une cathédrale gothique.
Éros et Thanatos, qui sont au cœur de ses préoccupations, resurgissent dans Never Forget the Power of Tears [N’oubliez jamais le pouvoir des larmes, 1997], faisant allusion à l’art funéraire ; dans cette construction géométrique qui s’impose à travers une solennelle horizontalité, l’artiste tresse un motif dans l’interstice des tombeaux, où les formes vulvaires cohabitent et s’enchevêtrent dans des figures mortifères qui rappellent les ossements. Transformant l’objet d’art en véritable fétiche, où l’impression de « déjà vu » et l’« inquiétante étrangeté » rajoutent à sa puissance d’attraction et à sa force de répulsion, C. de Monchaux élabore des « machines désirantes » d’une grande précision, en adoptant les formes les plus fantasques. En 1997, elle présente une grande structure de verre, Confessional, à l’occasion d’une rétrospective organisée par la Whitechapel Art Gallery ; à l’intérieur de cette architecture confinée, deux sofas sont séparés par un écran métallique aux motifs orientalisants : l’espace invite à la confidence.