Knapas Rainer, Konttinen Riitta & Savojärvi Ulla, Elin Danielson-Gambogi, Helsinki, Otava, 1995
Peintre finlandaise.
Elin Danielson a dix ans lorsque son père, Karl Emil Danielson, se suicide suite à la faillite de la ferme familiale. Sa mère, née Rosa Amalia Gestrin, la pousse à poursuivre ses études, avec l’aide financière de son frère qui restera longtemps un soutien pour l’artiste. À quinze ans, E. Danielson entre à l’École de dessin de l’Académie des beaux-arts d’Helsinki. Elle y étudie, à côté de la technique du dessin et de la peinture, la peinture sur porcelaine, une formation lui permettant de subvenir à ses besoins. Elle obtient en 1880 un diplôme d’enseignement, après avoir suivi les cours du peintre Adolf von Becker fondateur d’une école privée que fréquentent nombre de jeunes Finlandaises de l’époque, dont Helene Schjerfbeck ou Ellen Thesleff.
En 1883, E. Danielson bénéficie d’une bourse et se rend à Paris. Elle suit les cours de l’académie libre dirigée par Filippo Colarossi, reçoit l’enseignement des peintres Gustave Courtois et Raphaël Collin, et s’initie à la sculpture auprès d’Auguste Rodin. Elle s’éloigne de temps en temps de la capitale, notamment pour rejoindre les artistes qui se retrouvent l’été en Bretagne, dont les paysages sont une perpétuelle source d’inspiration. C’est là qu’elle croise notamment le peintre naturaliste Jules Bastien-Lepage qui l’incite à éclaircir sa palette. La jeune artiste partage son temps entre la France et la Finlande, où elle fréquente les artistes de plein air rassemblés sous la houlette de Victor Westerholm dans un groupe connu sous le nom de Onningebykolonin, l’équivalent de ce que fut le groupe de Skagen au Danemark, animé par le couple Michael et Anna Ancher, ou celui de Worpswede, en Allemagne, rendu célèbre par Paula Modersohn-Becker.
E. Danielson participe à plusieurs expositions en Finlande, ses sujets de prédilection étant les portraits de femmes saisies dans des occupations banales du quotidien (After Brekfast, 1890). L’artiste se montre critique quant à la situation faite aux femmes, elle-même faisant preuve d’une grande liberté de mœurs, entretenant des liaisons avec plusieurs artistes, dont le sculpteur norvégien Gustav Vigeland.
L’obtention d’une nouvelle bourse lui permet de séjourner à Florence, en 1895. Elle y revient l’année suivante et s’installe définitivement en Italie, près de Livourne. Elle épouse en 1898 le peintre italien Raffaello Gambogi, de 13 ans son cadet. Le couple s’influence mutuellement et durant quelques années participe à des expositions tant en France qu’en Italie. E. Danielson-Gambogi rencontre un certain succès en Italie, elle remporte un prix décerné par la Ville de Florence et l’une de ses toiles est achetée par le roi, Humbert Ier d’Italie. Sa situation se dégrade, R. Gambogi souffre de troubles mentaux et délaisse son épouse qui se débat avec des problèmes financiers. Par ailleurs la Première Guerre mondiale éclate, privant l’artiste de la possibilité de vendre ses œuvres et l’empêchant également de revoir son pays avant sa mort, survenue en 1919, des suites d’une pneumonie.
© 2017 American Federation of Arts, à l’origine publié dans Women Artists in Paris, 1850-1900 par l’American Federation of Arts en partenariat avec Yale University Press