Moore, Jenny and Margot Norton, Erika Vogt: Stranger Debris Roll Roll Roll, New York, The New Museum (mini-catalogue), 2013
→Willis, Emma, « ‘Against the tidal forces of the day’: idiorrhythmy, syncopated subjects and the non-assimilative community in the work of Erika Vogt and Jérôme Bel », Text and Performance Quarterly, Vol. 38, 2018 1-2, avril 2018
→Krajewski, Sara, Image Transfer: Pictures in a Remix Culture, cat. exp., Henry Art Gallery, Seattle [octobre 2010 – Janvier 2011], Seattle, Henry Art Gallery, University of Washington, pp. 87-89, ills. (catalogue), 2010
Eros Island: Knives Please Rise at Overduin & Co, LA, septembre – octobre, 2016
→Speech Mesh – Drawn OFF, Triangle, Marseille exhibition is co-commissioned with The Hepworth Wakefield (UK), mars – mai, 2014
→Stranger Debris Roll Roll Roll, New Museum, New York, juin – septembre, 2013
Artiste multimédia états-unienne.
Erika Vogt vit et travaille à Brooklyn, à New York. Après un Bachelor of Fine Arts obtenu à la New York University et un Master of Fine Arts du California Institute of the Arts, l’artiste a poursuivi sa formation avec un doctorat pratique en sciences de l’éducation à Columbia University, en travaillant sur la manière dont le savoir commun peut devenir un savoir personnel.
Expérimentant avec une grande variété de médiums et de techniques, E. Vogt explore les processus de la création d’images et leur interchangeabilité rituelle avec les objets. L’artiste redéfinit ainsi depuis des années la grammaire visuelle conventionnelle, développant de nouvelles formes plastiques et collectives de subjectivité dans des objets, installations, vidéos et performances théâtrales collaboratives.
L’accumulation dans ses installations in situ d’une grande variété de médiums, tels que la sculpture, le dessin, la vidéo et la gravure, fait appel aux significations attribuées aux images et confronte dans une même dimension les œuvres et leurs publics. La pratique de E. Vogt est marquée par des scénarios fragmentaires, des répétitions, des juxtapositions et des chevauchements, et est dépourvue d’orientation directe. Son travail est imprégné par la tactilité, par l’empathie et par une aura talismanique qui permet à l’objet de transcender le temps et l’espace.
Bien que sa trajectoire ait commencé par le film expérimental queer, l’artiste a transcendé ce médium en créant des environnements cinématographiques, mettant son travail en relation avec le public de manière plus directe. Amalgamant et incorporant de manière ludique ses propres dessins ou peintures dans des images animées d’archives ou autogénérées, iel évite la fixité du langage, tout en mettant en scène dans sa pratique des postures et des gestes autoréflexifs, en réponse aux traditions et aux stratégies de l’avant-garde.
Dans l’installation hypnotique Secret Traveler Navigator (2010), présentée à la Whitney Biennial en 2010, le mouvement de silhouettes manipulant une série d’objets ainsi que l’usage de techniques numériques et analogiques produisent l’effet d’un film presque sculptural, mettant en scène une intrigue mystérieuse, incorporant des manifestations inconscientes et surréalistes. L’idée de se passer de narrateur conduit E. Vogt à concevoir des œuvres à l’approche non linéaire, produites de manière coopérative grâce à un processus esthétique et expérimental collectif qu’iel initie avec Artist Theater Program (2011), conçu comme une plateforme pour constituer une communauté. Des scènes se déroulant dans différents endroits deviennent en direct des sites d’expositions collectives collaboratives, permettant ainsi d’échapper aux rôles prédéfinis des modèles d’exposition.
Stranger Debris Roll Roll Roll (2013), au New Museum de New York, est la première exposition individuelle de E. Vogt dans un musée. À cette occasion, iel mobilise son intérêt de longue date pour les rituels, l’échange d’objets et les significations imprévisibles, qui s’exprime dans sa fascination pour les champs de débris. Dans cette œuvre, un arrangement dense de moulages en plâtre et d’objets trouvés est combiné à une série d’œuvres vidéo et de dessins ainsi que de matériaux résiduels aux fonctions ambiguës. L’œuvre est ensuite présentée dans une version augmentée lors de l’exposition individuelle Speech Mesh – Drawn OFF (2014), coproduite par Triangle France, à Marseille, et le Hepworth Wakefield, au Royaume-Uni. Les moulages en plâtre d’objets font fréquemment leur apparition dans l’œuvre de E. Vogt et sont généralement élaborés d’après des objets reconnaissables, mais rendus inhabituels par des altérations d’échelle et de couleur.
Cette approche se retrouve dans l’exposition individuelle Eros Island : Knives Please Rise, à la galerie Overduin & Co, à Los Angeles, en 2016. Celle-ci se situe dans la droite ligne de son investigation au long cours des processus intuitifs et réflexifs déclencheurs, visant à modifier la relation physique aux œuvres d’art par le biais de la répétition et de systèmes abstraits, en lien avec des objets cérémoniels anciens.
Les œuvres de E. Vogt font partie de nombreuses collections, comme la Fondation Galeries Lafayette à Paris, le Hammer Museum à Los Angeles, le Metropolitan Museum of Art à New York et le Fonds régional d’art contemporain de Bretagne à Rennes. La bourse doctorale du Teachers College (Columbia University) a été attribuée à l’artiste en 2020.
Une notice réalisée dans le cadre du programme +1.
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