Clément Migeon, La rencontre avec l’Orient : l’Égypte de Jeanne Bardey, mémoire de master sous la direction de Philippe Martin et Maximilien Durand, ENSSIB, 2017
→André Vessot, Jeanne Bardey, dernière élève de Rodin (Lyon 1872-1954), Lyon, Ed. Bellier, 2016
→Emmanuel Lévy, Madame Bardey, Imprimeries rénunies, 1933
Une femme au destin exceptionnel / Les œuvres des Musées, Maison de pays de Mornant, Mornant, avril – juin 2017
→Retrospective, Chapelle du lycée Ampère, Lyon, 1954
→Sculpture et dessins par Mme Bardey, Galerie Bernheim-Jeune, Paris, octobre 1921
Sculptrice, dessinatrice, peintre et graveuse française.
Jeanne Bardey grandit dans un milieu lyonnais aisé et tourné vers les arts. À l’aube de ses trente ans, elle s’initie au dessin grâce à son époux Louis Bardey (1851-1915), peintre décorateur. À partir de 1904, elle expose au Salon de Grenoble, au Salon de la Société lyonnaise des beaux-arts et, à Paris, au Salon des indépendants ainsi qu’à celui de l’Union des femmes peintres et sculpteurs (UFPS). Elle devient l’élève du coloriste Jacques Martin (1844-1919), auprès duquel elle peint de petits portraits et des natures mortes. En 1907, cherchant à se perfectionner, elle s’installe à Paris, suit un temps les cours de l’académie Julian et se rapproche de François Guiguet (1860-1937). Il devient un ami, mais surtout son nouveau maître pour la peinture et le dessin.
Fin mars-début avril 1909, elle rencontre Auguste Rodin (1840-1917), qui se montre admiratif des croquis qu’elle transporte. Suite à cela, ils s’échangent plusieurs lettres et le célèbre statuaire l’accepte dans son atelier en juin-juillet de la même année. Parmi ses dernières élèves, J. Bardey, également amie et confidente, débute en interprétant les œuvres du maître. Elle s’imprègne du style rodinien, qui transparaît autant dans ses portraits et nus réalistes que dans ses albums de danseuses. Durant trois ans, jusqu’en 1911, elle se rend dans les asiles d’aliénés de Villejuif, de la Salpêtrière (Paris) et du Vinatier (Bron) afin de portraiturer les malades pour illustrer des traités de médecine. Cet important corpus plaît à A. Rodin et, début 1911, tous deux travaillent à des fresques destinées au musée du Luxembourg. À Lyon, en 1912, elle organise la première exposition monographique consacrée à A. Rodin en province : des dessins et des estampes sont présentés dans l’ancien palais archiépiscopal Saint-Jean (devenu bibliothèque). J. Bardey accompagne A. Rodin jusqu’en 1916, date à laquelle elle est définitivement écartée de son entourage à la suite de la « bataille du musée Rodin ».
Publication réalisée en partenariat avec le musée d’Orsay.
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