Bagińska, Agnieszka, « Magdalena Andrzejkowicz. Woman as a History Painter » dans Anne-Maria Pennonen, Hanne Selkokari (dirs.), Crossing Borders. Travelling Women Artists in the 1800s, cat. exp., Ateneum Art Museum/Finnish National Gallery, Helsinki (7 mars – 28 août 2025), Helsinki, Ateneum Art Museum / Finnish National Gallery, 2025, pp. 177-183
→Skalska-Miecik, Lilja, « Maria Magdalena Andrzejkowicz-Buttowt » dans Morawińska, Agnieszka (dir.), Artystki polskie, cat. exp., National Museum de Varsovie, 1991, Varsovie, National Museum de Varsovie, 1991, p. 81
Crossing Borders. Travelling Women Artists in the 1800s, Ateneum Art Museum / Finnish National Gallery, Helsinki, mars–Août 2025
→Artystki polskie [Artistes polonais], National Museum de Varsovie, 1991
Peintre d’histoire polonaise.
Magdalena Andrzejkowicz est la fille de propriétaires terriens, Jarosław Buttowt-Andrzejkowicz et Helena Carpenter, qui vivent près de Grodno. En 1867, la famille emménage à Riga, où M. Andrzejkowicz étudie la peinture auprès de Karl August Poorten (1817-1880). En 1872, elle se rend à Munich et s’inscrit à la Kunstschule für Mädchen, école qu’elle quitte toutefois au bout de peu de temps pour continuer ses études sous la direction d’Alexander Liezen-Mayer (1839-1898).
M. Andrzejkowicz est membre du Kunstverein – le club artistique – de Munich. En 1877, elle y expose sa première toile : Jan Kochanowski se penchant sur la dépouille de sa fille Urszulka (1876). L’œuvre, qui représente le célèbre poète polonais de la Renaissance, établit la réputation de l’artiste comme peintre d’histoire. Elle fait référence au tableau peint en 1862 par Jan Matejko (1838-1893) sur le même sujet. Toutefois, la composition théâtrale rapproche sa propre toile du travail des peintres munichois, en particulier de son professeur A. Liezen-Mayer et de Carl von Piloty (1826-1886).
Les œuvres de M. Andrzejkowicz sont également exposées à la Société d’encouragement des beaux-arts de Varsovie et à la Société des amis des beaux-arts de Cracovie. En 1879, l’artiste peint Le Cardinal Jean de Médicis assistant aux excavations romaines, qui est célébré par les critiques d’art pour l’excellence de son dessin et pour sa composition harmonieuse. Toutefois, certains l’accusent de ne pas avoir travaillé seule, jugeant que la peinture présente un niveau « viril » de technique et de compétence. Son œuvre suivante, Les Tatars jouant un captif aux dés (1880, perdue), représente une scène avec plusieurs figures. La peinture est louée pour son réalisme ethnographique et pour la richesse de son coloris.
En 1881, M. Andrzejkowicz s’installe à Varsovie, où elle ouvre bientôt une école de peinture pour femmes. La même année, elle expose Ladislas Ier dans la grotte d’Ojców (1881), tableau représentant le roi polonais de la fin du XIIIe et du début du XIVe siècle. L’œuvre est largement commentée dans la presse et l’artiste en fait don par la suite au Muzeum Narodowe de Cracovie. Au cours des années suivantes, elle peint trois autres tableaux d’histoire et religieux, tous perdus depuis. L’un d’entre eux, La Grâce de saint Jadwiga, est reproduit et commenté dans Album malarzy polskich [Album des peintres de Pologne, 1884], où M. Andrzejkowicz est la seule femme mentionnée. Une palette décorée en collaboration par des artistes de Pologne en 1887 met en lumière sa place importante sur la scène artistique polonaise. Cet objet présente trente-deux petites vignettes peintes par plusieurs artistes, dont une tête de femme de profil – son seul autoportrait qui nous reste.
M. Andrzejkowicz est étroitement associée aux cercles aristocratiques polonais. Elle travaille comme professeure de dessin pour les enfants de la comtesse Róża Raczyńska, avec qui elle voyage fréquemment à Zakopane, dans les montages des Tatras. Là-bas, elle conçoit du mobilier inspiré par l’artisanat populaire traditionnel. À la fin des années 1880, elle est obligée d’arrêter de peindre car elle risque de perdre la vue. Après son départ de Varsovie, elle se retire dans la propriété familiale de Hornostajevičy, où elle passe le restant de ses jours.
Nombre des œuvres de M. Andrzejkowicz ont été perdues, raison pour laquelle l’artiste est tombée dans l’oubli. Quelques-uns de ses tableaux sont conservés dans des musées polonais (Muzeum Narodowe, Varsovie ; Muzeum Narodowe, Cracovie) et dans des collections particulières. Beaucoup sont connus par des reproductions. Des recherches récentes et la présentation d’œuvres de M. Andrzejkowicz dans des expositions ont conduit à la redécouverte de l’artiste. Elle est considérée comme la seule peintre d’histoire polonaise.
Un biographie produite dans le cadre d’AMIS : AWARE Museum Initiative and Support
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025