Lewis, Jen, « To Widen the Cycle: Artists Engage the Menstrual Cycle and Reproductive Justice », in The Palgrave Handbook of Critical Menstruation Studies, Singapore, Palgrave Macmillan, 2020, p. 803-811
→Lau, Kin Wah (dir.), Local Accent–12 artists from Hong Kong, cat. exp., Para/Site, Hong Kong (2003) Hong Kong, Para/Site Art Space, 2003
→Chang, Tsong-Zung, Serenella Ciclitira (dir.), Hong Kong Eye: Hong Kong Contemporary Art, cat. exp., Saatchi Gallery, Londres (4 décembre 2012 – 12 janvier 2013) ; Artis Tree, Hong Kong (mai 2013), Milan, Skira, 2012
Stories of Taiwanese “Comfort Women” Exhibition, Taipei Women’s Rescue Foundation, Stripping Laos, Taipei, 25 novembre – 10 décembre 2014 ; Taipei Women’s Rescue Foundation, Hualien Railway Cultural Park, Taipei, 13-21 décembre 2014
→Art as Social Interaction – Hong Kong/Taiwan Exchange, 1a Space, Hong Kong, 17 octobre – 23 novembre 2014
→Inside Out: New Chinese Art, MoMA, New York, 15 septembre 1998 – 3 janvier 1999 ; San Francisco Museum of Modern Art et Asian Art Museum, San Francisco, 26 février 1999 – 7 mars 2000 ; Museo de Arte Contemporáneo, Monterrey, 1999 ; Tacoma Art Museum et Henry Art Gallery, Seattle, 1999-2000 ; Hong Kong Museum of Art, 2000
Artiste conceptuelle hongkongaise.
Phoebe Ching Ying Man crée des sculptures, des installations, des performances et des œuvres numériques. Au-delà de son activité artistique propre, elle est aussi professeure à la City University de Hong Kong et conservatrice indépendante. Après avoir étudié à l’Université chinoise de Hong Kong de 1987 à 1991, Man travaille pendant trois ans comme journaliste d’art pour le Hong Kong Economic Journal. Elle décide alors de se consacrer à l’art à plein temps. Elle obtient un master de beaux-arts du San Francisco Art Institute en 2000 et un doctorat du RMIT de Melbourne en 2012. Man a cofondé l’espace Para Site et dirige l’Asian Experimental Video Festival de Hong Kong.
L’art de Man réfléchit à des questions sociales et culturelles, affirmant que « le personnel est politique », comme le proclame le slogan féministe. L’une de ses œuvres les plus connues, Beautiful Flowers (1996), est constituée de fleurs faites en serviettes hygiéniques autour d’un œuf taché de rouge. À Hong Kong, il est en effet de coutume de consommer des œufs rouges pour fêter la naissance d’un enfant ; l’œuvre commente ainsi la vision traditionnelle dans la culture hongkongaise des règles comme étant sales et remet en cause ce tabou, insistant sur la beauté de ce phénomène biologique naturel. My Mirror (2014) emploie les mêmes matériaux en les combinant à un miroir, portant une réflexion personnelle sur l’angoisse autour de la menstruation ressentie par l’artiste quand elle était étudiante et qu’elle craignait un retard de ses règles et ce que cela pouvait signifier : la grossesse et le mariage. Bien qu’une grande partie de l’œuvre de Man soit porteuse d’une forte subjectivité féminine et s’attache à des préoccupations féministes, l’artiste décrit son travail comme produit plutôt « d’une position d’être humain que d’une position de féministe ». Elle cherche à réaliser des œuvres socialement engagées et à ouvrir la discussion sur des sujets tels que les agressions sexuelles.
La dimension sociale de ses œuvres est ainsi manifeste dans l’installation If I Were (2014-2015), qui encourage le public à penser la violence sexuelle en temps de guerre et demande au spectateur ce qu’il aurait fait s’il avait été un soldat japonais ayant une femme entre ses mains. Cette œuvre vise à susciter l’empathie pour les victimes. Cette empathie apparaît également dans One Person One Heart (2014), une vidéo qui proteste contre l’esclavage sexuel pratiqué par l’armée japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Cette vidéo se termine par une compilation de huit cents dessins d’un drapeau japonais altéré et d’un cœur, réalisés par quatre cents contributeurs et contributrices, qui aboutit à l’animation d’un cœur qui bat. Enfin, la critique sociale par le biais de la participation du public est très présente dans l’œuvre de Man. One Pyeong of Golden Bricks (2015) constitue une critique du marché immobilier à Hong Kong et à Taïwan. Sur chaque brique, réalisée en carton doré et remplie de riz, est imprimé le message suivant, en chinois et en anglais : « Le logement est un besoin de base, pas une brique d’or. » Dans le cadre de sa pratique artistique engagée, les briques – et le riz qu’elles contiennent – ont été distribuées au public à la fin de l’exposition.
L’œuvre de Man figure dans de nombreuses collections publiques, dont celles du musée d’Art de Hong Kong et du Ama Museum de Taipei. Ses réalisations ont été exposées lors de multiples manifestations internationales telles que la Biennale de Venise (2003) et la Biennale de Shanghai (2004).
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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