Keshmirshekan, Hamid, Contemporary Iranian Art: New perspectives, Londres, Saqi, 2013
→Daftari, Farhad, Diba, Layla, Iran Modern, cat. exp., Asia Society Museum, New York (6 septembre 2013 – 5 janvier 2014), New York, Asia Society Museum / Yale University Press, 2013
→Pakbaz, Ruyin, Yaghoub, Emdadian (dir.) Pioneers of Iranian Modern Art: Mansoureh Hosseini, cat. exp., musée d’Art contemporain de Téhéran (été 2004), Téhéran, Musée d’Art contemporain de Téhéran, 2004
Iranian Modern Art: Mansoureh Hosseini, Musée d’Art contemporain de Téhéran, Téhéran, été 2004
→Ever Fresh Flowers, Mansoureh Hosseini Gallery, Téhéran, 1988
→Mansoureh Hosseini, Galleria Del Vantaggio, Rome, 1957
Peintre moderniste, céramiste, écrivaine et galeriste iranienne.
Mansoureh Hosseini fait partie des pionnières de l’art moderne en Iran. Son don pour la peinture et la poésie est remarqué très tôt par son père, qui engage un précepteur pour l’aider à développer ses talents. Plus tard, elle reçoit une éducation artistique formelle à la faculté des beaux-arts de l’université de Téhéran (1944-1948) et à l’Accademia di Belle Arti à Rome (1955-1959). M. Hosseini est connue pour avoir adopté à la fois la démarche figurative et l’approche abstraite en créant des liens entre les deux formes. Son intuition et son style s’inspirent des tendances de l’art italien lors de ses années à Rome, en premier lieu de la Scuola romana et de l’expressionnisme, avant d’évoluer vers l’abstraction et l’application formelle de la calligraphie coufique. Ces influences la guideront tout au long de sa carrière. Le tableau Paysage romain, par exemple, incarne sa vision poétique des styles picturaux dominants dans l’Italie d’alors. La simplicité des formes, la qualité des couleurs et l’épaisseur des couches de peinture expriment l’adaptation lyrique d’une démarche expressionniste née dans les premières œuvres de Mario Mafai (1902-1965).
La dernière année de son séjour à Rome, en 1959, M. Hosseini fait la rencontre décisive du critique d’art Lionello Venturi. La discussion qui s’ensuit sur l’utilisation de l’écriture coufique dans la peinture fera d’elle une pionnière de l’usage des calligraphies persanes et arabes dans la peinture moderne, une tendance que répandront les artistes du mouvement Saqqa-Khaneh, comme Parviz Tanavoli (1937-) et Charles Hossein Zenderoudi (1937-). Ses tableaux d’inspiration calligraphique puisent aussi dans sa formation dans l’art figuratif et portent les mêmes couleurs vives qui éclipsent la valeur linéaire des formes. Dans En mémoire d’une épopée (1974), les symboles abstraits, les éléments coufiques et les lignes angulaires semblent flotter dans une mer de lumière et une caverne d’obscurité. La répétition des motifs révèle le traitement expressif de ces lignes comme formes à part entière.
En parallèle de sa carrière de peintre, M. Hosseini est l’une des premières artistes iraniennes à rédiger de la critique d’art, d’abord dans le journal Ettela’at en 1967 sous le pseudonyme Dr Asad puis pour Kayhan sous son vrai nom. À la fin des années 1960, elle commence à enseigner la critique d’art à la faculté des beaux-arts de l’université de Téhéran. Pendant ce temps, elle continue de cultiver son art et sa carrière d’autrice. Elle publie Putin-e geli [Bottes crottées, 1971, non traduit], un récit autobiographique qui commence et se termine par le regard d’une femme dans un miroir. Par ailleurs, en 1973, elle ouvre un espace à Téhéran, la galerie Mansoureh Hosseini, où elle programme des expositions d’autres artistes et de ses propres œuvres.
M. Hosseini a reçu plusieurs récompenses, bourses et commandes au cours de sa carrière. Son œuvre est présentée dans différentes expositions et biennales nationales et internationales, comme la 28e Biennale de Venise (1956), la Biennale de peinture de Téhéran (1958-1966) et la 4e Biennale de peinture iranienne (1997). Outre les expositions qui l’ont érigée en pionnière de l’art moderne iranien, ses œuvres ont été présentées lors de deux grandes rétrospectives à Téhéran en 1977 (à la galerie d’art Azad) et 1998 (au centre culturel Niavaran). M. Hosseini a poursuivi son œuvre et sa carrière et a organisé des expositions dans sa galerie jusqu’à la fin de sa vie. Elle décède en juin 2012 à Téhéran.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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